Comme promis en juillet, le gouvernement a dévoilé un ensemble de mesures destinées à soutenir le secteur télécom français et à y maintenir les emplois. Plusieurs thématiques ont été abordées et des engagements ont été promis envers le développement de la 4G.

Les enjeux économiques sont importants et le gouvernement incite logiquement à un déploiement rapide du très haut débit mobile en accélérant la libération des fréquences ayant fait l'objet d'une attribution et pour lesquelles les opérateurs ont versé des milliards d'euros de droits d'exploitation.

Parmi les mesures proposées, on trouve également une piste en faveur d'une ouverture de la bande 1800 MHz, actuellement utilisée pour les réseaux mobiles 2G, à la 4G avec un calendrier qui pourrait être proposé début 2013.


Ne pas se laisser déborder
LTE logo pro  C'est là que les opérateurs Orange et SFR montent au créneau tandis que Bouygues Telecom se frotte les mains. Car ce dernier, qui dispose d'importantes capacités dans la bande 1800 MHz alors que les deux autres opérateurs ont peu de réserve du fait d'un usage massif de la 2G, demande depuis plusieurs mois une ouverture précoce de la bande 1800 MHz pour des usages 4G.

Il met logiquement en avant le fait que cela va dans le sens de la volonté du gouvernement d'aller vite dans le déploiement de la 4G. Cela lui permettrait en outre de faire de l'iPhone 5 un terminal compatible LTE en France alors qu'il ne fonctionne pas sur les fréquences 4G 800 MHz et 2600 MHz attribuées.

Pas si vite, disent donc les opérateurs Orange et SFR qui n'entendent pas se faire doubler par le numéro trois du marché alors que la 4G est au coeur de la stratégie de reconquête des clients après les conséquences de l'arrivée de Free Mobile.


Quel timing pour l'ouverture de la bande 1800 MHz ?
Les deux opérateurs font déjà savoir qu'ils n'apprécieraient guère que "l'Etat change les règles du jeu à court terme", comme l'indique le PDG de SFR Stéphane Roussel, et veulent que les priorités restent calées comme prévu sur les déploiements en bandes 2,6 GHz et surtout 800 MHz, cette dernière devant encore être épurée des risques d'interférences avec la diffusion de la TNT.

Laisser Bouygues Telecom seul capable de déployer la 4G en bande 1800 MHz constituerait une distorsion du marché, les autres opérateurs ne pouvant le suivre dans cette voie. L'opérateur du groupe Bouygues réplique en termes de dynamisme économique procuré par un déploiement 4G accéléré grâce à la bande 1800 MHz.

Il réplique en outre que 8 pays en Europe exploitent ou vont exploiter cette bande à court terme. " Nous proposons donc à l'Arcep de l'autoriser également en France ", indique Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom.  L'Arcep, régulateur des télécommunications en France, conserve pour le moment une attitude neutre et prépare le terrain réglementaire après avoir mené une consultation publique sur le sujet qui s'est terminée fin septembre.

Source : Le Monde