La question de l'installation d'antennes-relais sur l'agglomération parisienne reste un sujet délicat entre opérateurs et élus locaux. Face à la pression des opérateurs en quête d'extension de leur réseau ( cas de Free Mobile ) ou de leur renforcement, les élus locaux tiennent au respect d'une charte imposant des niveaux d'exposition maximum pour ces antennes-relais, répondant ainsi aux inquiétudes de la population sur l'effet des radiofréquences sur la santé en instaurant un principe de précaution.

La charte a été suspendue en octobre 2011, les deux camps s'affrontant sur la valeur de la puissance d'émission, les élus la voulant redéfinie à la baisse tandis que les industriels souhaitent la rehausser. Là où ils réclament des puissances d'émission de 10 à 15 volts/m, les élus souhaitent au contraire passer à une puissance de 0,6 volt/m, conformément aux propositions de certaines associations comme Robin des Toits, appliquée dans d'autres pays.

Faute d'une nouvelle charte, les installations d'antennes-relais ont été officiellement suspendues à Paris pour forcer les opérateurs à négocier et à assouplir leurs exigences.


Logique économique vs principe de précaution
Depuis, les positions n'ont pas bougé, mettant en péril un déploiement de la 4G LTE dans la capitale à son lancement début 2013 alors qu'elle sera disponible dans les villes pilotes comme Marseille, Lyon ou Montpellier.

Une nouvelle réunion doit avoir lieu fin juin pour tenter de trouver enfin une issue à cette problématique qui fait dire, en jouant sur l'argument économique,  à Frank Cadoret, directeur marketing grand public de SFR, que " Paris a fait le choix d'être à la pointe de la réduction des émissions d'ondes mobiles mais prend le risque d'être la seule capitale sans 4G ".

La Fédération française des Télécoms ( qui regroupe plusieurs opérateurs ) continue de critiquer la volonté de brider la puissance d'émission à 0,6 V/m, alors que l'OMS fixe des seuils maximum jusqu'à 10 fois supérieurs, mais il est vrai que depuis que ce dernière a placé les radiofréquences dans la catégorie des substances pas totalement inoffensives ( sans pouvoir quantifier précisément son éventuelle dangerosité ni valider objectivement la nuisance ), les associations peuvent faire peser de façon plus offensive leur argumentation en faveur d'une réduction des émissions de radiofréquences.

De leur côté, les élus en appellent à l'Etat pour accélérer l'idée d'une mutualisation des réseaux des opérateurs mobiles qui permettrait une meilleure gestion de la couverture mobile nationale et l'instauration d'une norme à 0,6 V/m sur tout le territoire.

Source : Le Figaro