L'une des premières victimes identifiées de la poussée des tablettes tactiles est représentée par les netbooks. Cette catégorie d'appareils avait pourtant permis de sauver littéralement l'industrie du PC d'un énorme recul des ventes lors de la crise économique mondiale de 2008-2009, et permis à certains acteurs, comme Acer, de figurer parmi les plus grands fabricants d'ordinateurs.

Depuis, l'industrie s'est réorganisée pour ne pas laisser son segment des ordinateurs portables être cannibalisé par les netbooks, tandis que ces derniers montraient leurs limites en termes de performances et d'autonomie aux yeux du grand public, souvent trompé par un discours marketing promettant monts et merveilles.

La chute des revenus issus des processeurs Atom chez le fondeur Intel est significative de ce déclin des netbooks ( et alors qu' Intel n'entrera véritablement sur le segment des produits mobiles qu'en 2012 ). Et pour cause : le cabinet d'études ABI Research observe qu'il s'est vendu plus de tablettes tactiles ( 13,6 millions d'unités ) que de netbooks ( 7,3 millions ) au deuxième trimestre 2011, contre un rapport 6,4 millions / 8,4 millions en début d'année.

On pourrait même aller plus loin et signaler que les ventes de la seule tablette iPad, qui a frôlé les 10 millions d'unités écoulées sur cette période, ont dépassé celles de l'ensemble des netbooks. " C'est une tendance qui ne devrait pas s'inverser. En tant que catégories distinctes, il ne s'agit pas d'un comportement de remplacement direct de l'un par l'autre, mais d'un changement de leadership pour le produit le plus attractif ", explique Jeff Orr, d' ABI Research.


Deux champs d'intérêt différents
Il évoque plusieurs raisons : la simplicité d'utilisation et d'accès à Internet pour ceux qui étaient peu réceptifs au couple clavier/souris avec les ordinateurs et les netbooks, par exemple, ce qui constitue une voie d'accès à Internet pour les seniors ou les personnes qui ont surtout un besoin de consultation, avec éventuellement des réponses rapides pouvant se satisfaire d'un clavier virtuel ou d'un accessoire temporaire.

En revanche, le coût, qui avait été un élément du succès des netbooks, n'est pas un argument aussi évident pour les tablettes, la moyenne des prix restant autour de 600 dollars / 600 € alors qu'elle n'est que de 300 dollars pour les netbooks. Il faudrait bien sûr pouvoir nuancer cet argument, le prix des tablettes Android, souvent contraint par la grille tarifaire imposée par Apple, n'ayant pas joué en leur faveur.

Malgré tout, les netbooks restent un segment intéressant pour l'industrie, avec encore 32 millions d'appareils qui devraient être vendus en 2011, contre 60 millions de tablettes, notamment dans les pays où les ordinateurs sont peu représentés.

En revanche, les tablettes tactiles restent un sujet de prédilection essentiellement sur les marchés établis d'Europe occidentale, d' Amérique du Nord, du Japon et de Corée du Sud.