Fin mars 2011, le CEO du groupe Acer, Gianfranco Lanci, a brutalement annoncé sa démission, sur fond de ventes d'ordinateurs ( surtout de netbooks ) en baisse et de décollage mou sur les produits mobiles ( smartphones et tablettes ).

Ce départ précipité a conduit le groupe taiwanais à se réorganiser, avec la création d'une branche dédiée aux produits mobiles et la nomination d'un président corporate venant épauler le CEO par intérim J.T. Wang.

Ce lundi, Gianfranco Lanci est revenu, à l'occasion d'un entretien, sur les raisons de son départ. Il a indiqué qu'il avait prévu avant son départ des changements pour rendre Acer plus performant sur les produits mobiles et renforcer sa dimension internationale mais qu'il avait dû faire face à une inertie paralysante.

Selon lui, la société avait besoin non pas des 300 à 400 ingénieurs employés actuellement mais d'un bon millier. Cette ressource ne pouvant pas se trouver à Taiwan même, il aurait fallu la chercher dans le reste du monde, en Asie, en Europe ou aux Etats-Unis.


Trop d'inertie d'un côté ou pas assez de réactivité de l'autre ?

La direction aurait craint pour sa part que la gestion des opérations du groupe conduise à une " dé-Taiwanisation " de la société. Tout en reconnaissant qu' Acer n'a pas démarré assez vite dans les produits mobiles ( vu comme une raison pour le pousser vers la sortie ), Lanci souligne que le groupe n'avait pas encore les ressources à la hauteur de ses ambitions.

Mais la culture relationnelle du PC n'est pas celle de l'industrie mobile et Acer, comme d'autres, doit revoir sa stratégie. Face à ces propos, la direction d' Acer réfute l'argument de la dé-Taiwanisation et affirme que l'internationalisation de la gestion de ses opérations est prise en compte depuis longtemps.

Elle souligne également que la division des smartphones, lancée sous sa direction, n'a pas réussi à atteindre ses objectifs malgré les moyens déployés, et surtout que Gianfranco Lanci n'a su prendre la mesure des deux trimestres consécutifs de fortes baisses de résultats, fin 2010 et début 2011.

Par ailleurs, les livraisons de ses premières tablettes Android 3.0 ont débuté et sont plutôt satisfaisantes, démentant là aussi l'argument d'un manque de capacités.