Time Warner continue de discuter avec Microsoft à propos d'AOL. Mais il ne s'agirait plus forcément de la revente du premier fournisseur mondial d'accès à Internet. Explication.

Chez Time Warner, on admet être toujours en pourparlers avec différents acteurs majeurs de la scène Internet américaine à propos du sort réservé à AOL. Cependant, il ne serait plus question d'une "simple" cession du fournisseur d'accès à Internet.

Rick Parsons, PDG de Time Warner, avait été catégorique, à défaut d'être convaincant, voici quelques semaines, quand il déclarait qu'AOL n'était pas à vendre. Les rumeurs allaient alors bon train quant à un éventuel rachat de la firme de Dulles, Virginie, par Microsoft, Google, Yahoo, ou quelques autres. Les différents acteurs de cette pantomime restaient, et demeurent étonnamment discrets sur le –véritable—devenir d'AOL, mais quelques pistes commencent à émerger.

Chez Time Warner, on semble s'orienter vers un modèle économique différent de celui actuellement en place, espérant ainsi calmer les angoisses (et les accès de colère) des petits porteurs d'actions AOL, regroupés autour du très remuant Carl Icahn, lequel critique vertement, et depuis longtemps, la mauvaise gestion du fournisseur d'accès.

Dernière péripétie en date, donc: l'éviction—possible, mais non certaine, soyons prudents!—de Google en tant que partenaire du moteur de recherche d'AOL, au profit de Microsoft MSN, avec l'éventualité, à terme, de fondre le portail Internet de ce dernier dans celui d'AOL. Un savant montage financier garantirait une entrée de Microsoft au capital d'AOL, peut-être après versement d'une petite dot, encore que dans ce cas, rien ne soit certain.

Si une telle possibilité se confirmait, elle matérialiserait une lente émancipation d'AOL vis-à-vis de sa maison-mère, et créerait de fait une nouvelle entité apte à concurrencer plus efficacement les géants que sont Yahoo et Google. En apprenant la nouvelle, ce dernier a bien sûr réagi, afin de protéger les colossales retombées financières que sa position actuelle de partenaire d'AOL lui occasionne. Il se murmure que Time Warner voudrait retirer d'une éventuelle opération autour d'AOL 20 milliards de dollars US au minimum, sous une forme ou sous une autre. La proposition de Google était semble-t-il assez éloignée de ce chiffre…

Pourtant, le moteur de recherche de Mountain View, Californie semblait généreux dans ses propositions, allant même jusqu'à garantir une plus grande part encore de ses investissements publicitaires autour de sites AOL, en drainant davantage de trafic vers le portail Internet de ce dernier. Une coopération autour de la messagerie instantanée, voire autour du récent Google Base, aurait été évoqué, mais le projet n'est pas pour autant enterré.

Une éventuelle alliance avec Microsoft entraînerait probablement un rapprochement entre AIM (AOL Instant Messenger) et MSN Messenger, lequel vient déjà de renforcer sa compatibilité avec… Yahoo Messenger!

A terme, si tous ces chassé-croisés se réalisent, le terme "village global" prendra une nouvelle signification…



Source : CNET News