Il n'est pas un jour sans que nous nous fassions l'écho, de près ou de loin, du projet de loi sur les Droits d'Auteurs et les Droits Voisins dans la Société de l'Information. Il faut dire aussi que les principaux concernés par cette loi s'expriment inlassablement sur ce sujet épineux.

Renaud donnedieu vabres ministre culture dadvsi Renaud Donnedieu du Vabres, actuel ministre de la Culture, a en effet perdu une bataille le 21 décembre dernier, qui fera date - ou peut-être pas - , dans l'histoire du P2P hexagonal.

Mais le ministre ne compte pas en rester là.

Après avoir vainement tenté de passer en seconde lecture les amendements légalisant le téléchargement musical, ce qui au passage constituait une entrave au règlement du Parlement du fait de la procédure d'urgence, il a préféré calmer les esprits en reportant le vote du projet de loi DADVSI pour le 17 janvier.

Le Journal du Dimanche a ainsi recueilli les propos du ministre:

" Ce texte est un très beau projet, auquel le gouvernement n'a pas l'intention de renoncer. [Je suis] quelqu'un d'ouvert. Lorsque des amendements s'inscrivent dans une philosophie que je partage, j'y souscris. "

Plutôt étonnant de la part de quelqu'un d'ouvert de ne souscrire qu'aux amendements qui vont dans son sens. Plutôt contradictoire lorsque l'on sait que des députés de tous bords (sauf l'UDF) défendent la licence globale optionnelle, défendue par chacun au nom de la rémunération des droits d'auteurs et de l'intérêt général.

Par conséquent, on s'étonne à nouveau de pouvoir entendre de la part de notre ministre:

" J'ai en face de moi un ennemi redoutable : le rêve de la gratuité. Il faut du courage pour s'y opposer. "

Au delà des incompréhensions qui règnent indubitablement d'un côté comme de l'autre, Renaud Donnedieu de Vabres souhaite néanmoins défendre les artistes, du moins ceux rattachés à sa cause (mais est-ce la majorité ') :

" Je ne sacrifierai jamais le droit d'auteur et la nécessaire rémunération des artistes (…) Je me battrai comme un lion pour que les artistes et les techniciens puissent continuer à vivre de leur travail. "

Et de terminer par un discours fédérateur et presque paternaliste dont je vous laisse apprécier la portée:

" Chacun a des enfants ou des petits-enfants qui téléchargent. Je veux les rassurer et leur dire qu'ils pourront continuer à le faire, mais légalement, en bénéficiant de plus de films et de musiques à des prix de moins en moins élevés. "
Source : Silicon