C’est officiel depuis quelques jours: Google va entrer dans le capital d’AOL, à hauteur de 5%. Bon. Et maintenant '

Le 20 décembre dernier, Time Warner annonçait officiellement l’entrée de Google dans le capital de sa filiale AOL, accessoirement premier fournisseur d’accès à Internet mondial. Le communiqué mettait un terme à une saga vieille de plusieurs mois, durant laquelle on avait marié AOL avec à peu près tous les prétendants possibles et imaginables, dont Microsoft et Yahoo.

Selon les termes officieux de cet accord, Google s’engageait de plus à peupler les pages de recherche de son site de publicités plus nombreuses, et renvoyant directement aux annonceurs partenaires d’AOL. Pour donner du piment à la chose, on apprenait voici quelques jours que les messageries instantanées respectives des deux géants (Google Talk et AIM) devenaient inter-opérables, autorisant les utilisateurs des deux services à communiquer sans avoir à changer d’interface.

Bien sûr, il est surtout question de gros sous, ici : le marché de la publicité sur Internet représentera en 2005 quelque 12 milliards de dollars US par an, en hausse de 25% par rapport à 2004. On attend un chiffre proche de 55 milliards de dollars US à l’échelle du monde d’ici cinq ans, et les deux principaux bénéficiaires de cette envolée seront Google et Yahoo.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2005, AOL a représenté pour Google des revenus de l’ordre de 240 millions de dollars US, dont une bonne partie est rétrocédée au fournisseur d’accès, selon les termes de l’accord qui les liait jusqu’à présent. Restait cependant à Google environ 63 millions de dollars US de chiffre d’affaires, ce qui, pour l’éditeur de Mountain View, représente tout de même une valeur confortable.

Le plus important est cependant qu’environ 200.000 entreprises font de la publicité sur AOL via les pages motorisées par Google, et qu’un tel fan-club, ça s’entretient. Il était dès lors normal de renforcer les liens entre les deux partenaires, au lieu de les laisser s’étioler avec l’entrée au capital d’AOL d’un tiers comme Microsoft, ou a fortiori Yahoo.

Cependant, AOL semble avoir la haute main sur le nouveau partenariat : Google s’est en effet engagé à consentir jusqu’à 300 millions de dollars US de remise sur les publicités d’AOL et de ses sites associés sur les pages Google ; qui plus est, le moteur de recherche donnera au FAI un accès privilégié à ses fonctions de recherche depuis le portail d’AOL.

Reste la question qui fâche : Google va-t-il à l’avenir afficher en priorité les réponses à vos recherches qui renvoient au site d’AOL, ou maintiendra-t-il ce qui a fait son succès et sa renommée, à savoir son éclectisme et sa pluralité '



Source : Information Week