Ceux qui ont connu les débuts sur internet vous le confirmerons: nul n'avait vu un espace de liberté aussi total. Opinions, débats d'idées, culture, information, téléchargement, P2P. Malheureusement, à mesure que ce média se popularise, bon nombre de restrictions commencent à s'imposer.


Copyright Il y a 3 ans, la SACEM commençait à faire fermer des webradios associatives, même celles qui diffusaient avec l'accord des artistes eux-même, les sommes exigées étaient exorbitantes: 72,5 € HT par mois et 2,7 € par 100 000 pages visitées. Beaucoup étaient contraintes de baisser le rideau, incapables de payer. Exit des radios populaires comme KSTOR. Les autres ont trouvé un exil doré à l'étranger, ou des radios comme Fréquence 3 payent mais leur statut juridique flou ne les protége toujours pas d'éventuelles poursuites des producteurs et artistes interprètes!

Il y a un an, presque jour pour jour, la SCDEM (chambre syndicale de l'édition musicale) s'attaquait aux sites internet diffusant des paroles de chansons, au titre de violation du code de la propriété intellectuelle. Payez ou vous risquez des poursuites, tel était le choix soumis aux webmasters des sites concernés. Bon nombre de ces sites étaient animés par des amateurs qui ne cherchaient aucunement à en tirer profit. Il n'est plus rare de lire " Texte Interdit, Ce texte n'est plus hélas disponible, l'éditeur EMI Music Publishing France, dans un soucis de préserver les droits de ses auteurs, a demandé de ne plus le diffuser sur Internet..."

Actuellement, avec l'actualité riche du projet de loi DADVSI, on légifère pour favoriser les plateformes de téléchargements commerciales, sans se soucier de savoir si une solution alternative de licence globale pourrait rémunérer les artistes, y compris grâce au P2P. De plus la SACEM dans sa grande bonté, vient de permettre aux artistes de mettre à disposition leurs morceaux, gratuitement, mais uniquement en streaming. Sur son site, elle les oblige à passer par son mode opératoire. Oui vous lisez bien, un artiste n'a pas le droit d'offrir sa musique par mp3 ! Heureusement il lui reste la possibilité de se rabattre sur des CD pressés par ses soins...

Le plus cocasse reste quand même Médiamétrie, qui exige qu'aucun de ses chiffres ne soient publiés sur internet. Pour la petite histoire, Jean Marc Morandini présente les chiffres d'audience de la télévision dans son émission radio, et avait pour habitudes de les retranscrire sur son blog. Les chiffres (ce n'est que de l'info') étaient repris par d'autres sites, ce qui n'est pas au goût de Médiamétrie qui exige que les chiffres restent confidentiels (traduisez ces chiffres m'appartiennent ou payez). A lire la réaction désabusée de Jean Marc Morandini confronté aux droits d'auteurs dans son blog.

Bientôt sur internet il faudra ouvrir son portefeuille pour s'exprimer à coup de (c) et autres (TM)...

Merci à Georges d'avoir rédigé cette actualité