Après une phase de lancement qui s’est déroulée conformément aux attentes de son éditeur, Opera Mini devient gratuit, comme son grand frère Opera Browser.

L’éditeur norvégien Opera Software est conscient que la guerre des navigateurs Internet est en train de se jouer sans lui : Internet Explorer, de Microsoft, et Firefox, de Mozilla, se livrent une lutte acharnée pour la conquête de nos ordinateurs de bureau et de nos portables, et les parts de marché tendent à se rééquilibrer, lentement mais surement. Au moment où nous parlons—et certaines statistiques se contredisent--, Firefox naviguerait entre 15% et 20% de parts de marché, tandis qu’Internet Explorer s’adjoindrait quasiment tout ce qui reste. Opera, qui se maintient contre vents et marées aux alentours de 1%, sent bien que malgré les qualités de son produit, il ne pourra vraisemblablement jamais lutter à armes égales avec ses deux rivaux. C’est la raison pour laquelle la firme d’Oslo a décidé, voici quelques temps déjà, de se diversifier, et d’investir le marché des appareils mobiles.

Opera s’est donc décliné en version pour PDA, avant d’atterrir sur les écrans—encore—plus petits des téléphones portables de dernière génération, avec la ferme intention de déloger l’actuel format WAP de son statut de leader. Encore fallait-il régler quelques impératifs techniques, et élargir la gamme des téléphones compatibles. Ainsi, les versions d’évaluation d’Opera Mini étaient-elles réservées à certains modèles de troisième génération de Kyocera, Nokia, Motorola et Sony-Ericsson ; désormais, n’importe quel téléphone mobile équipé de Java peut emporter Opera Mini.

Qui plus est, la version pour mobiles d’Opera, qui a débuté sa carrière sous une forme payante, devient gratuite, comme son grand frère, à moins que vous n’optiez pour un téléchargement demandé par SMS, auquel cas il vous en coûtera 2,99 dollars US. Si vous décidez au contraire de passer par votre navigateur WAP, ce sera sans frais, et une fois Opera installé, vous pourrez surfer sur le Web au moyen de l’un des navigateurs Internet les plus rapides et les moins gourmands en ressources qui soient.

Comme souvent, l’initiative prend sa source aux Etats-Unis, où deux opérateurs, Sprint et AT & T, ajoutent déjà Opera Mini à leurs derniers téléphones. T-Mobile et Cingular en feront de même dans les prochains jours. Par ce beau consensus, Opera espère pérenniser son modèle économique, en vendant sa technologie aux opérateurs, et en renforçant les liens déjà étroits qui le lient à Google autour de la publicité sur Internet.

Pour accélérer le mouvement, et convaincre les utilisateurs réticents d’adopter son navigateur, Opera a une botte secrète : les pages Web sont compressées à la sortie du serveur, puis décompressées et traitées par le navigateur, dont la charge de travail est ainsi Mini-male…



Source : Red Herring