Google Book Search, anciennement Google Print, commence tout juste son opération de numérisation qu'il a déjà maille à partir avec le monde de l'édition française.

Sne logo png En effet, après la découverte de pages numérisées sans concertation préalable et mises en ligne par Google, la grogne monte chez les éditeurs comme Calmann-Lévy, Fayard, Gallimard, Grasset, Flammarion ou Le Seuil.

Le Syndicat National de l' Edition a fait savoir dans un communiqué qu'il envisageait " la possibilité de faire prévaloir les droits des éditeurs par tout moyen juridique approprié ". La revue Livres Hebdo estime que plusieurs centaines d'extraits d'ouvrages seraient déjà en ligne.

Certains extraits proviennent de livres datant des années 70 et ne sont pas tous libres de droits. De quoi faire monter au créneau les éditeurs, même si cela ne concerne que quelques passages ou la quatrième de couverture. Ils avaient promis d'être vigilants, ils le sont. Au-delà des premiers extraits publiés sur Google Livres ( Google Book ), c'est bien le fait que Google ait publié ces premiers extraits sans prévenir qui gêne. Selon Serge Eyrolles, président du SNE:

" Le seul fait de numériser le livre sans l'autorisation de l'ayant-droit est déjà une contrefaçon. Ce qui nous indigne, c'est que Google avait dit qu'il respecterait les droits d'auteur. Le droit français sur la propriété littéraire autorise la citation, c'est-à-dire une phrase mais pas une page ou plusieurs paragraphes. "

Valérie Bignon, directrice de communication du groupe Hachette, propriétaire de Calmann-Lévy, Fayard et Grasset, et Pascal Flamand, vice-président du Seuil sont également outrés:

" Aucun accord n'a été conclu avec Google. " et " Nous n'avons pas été approchés. Ce n'est pas comme cela que l'on peut envisager le partenariat. "

Logo google book search

Du côté de la société californienne, on nie avoir voulu forcer la main des éditeurs francophones même si d'un autre côté, on affirme appliquer la politique proverbiale de " Qui ne dit mot, consent. "

Selon Google, le droit international lui permettrait de numériser aux Etats-Unis des livres français appartenant à des fonds de bibliothèques états-uniennes avec lesquelles Google a passé un accord.

Déjà attaqué aux Etats-Unis par des associations d'éditeurs et d'auteurs d'outre-Atlantique, Google précise que ceux qui s'opposent à la numérisation de leurs oeuvres doivent se manifester pour voir bouger les choses. Accusé de " marchandiser " la culture, Google assure, au contraire, vouloir la faire connaître.

Selon Serge Eyrolles:

" Internet est aussi une façon de communiquer et d'élargir le marché mais on n'est pas contre Google, on est pour le respect des droits d'auteur. "

Malgré ce faux-pas de Google, les discussions ne sont pas totalement fermées et un compromis pourrait être trouvé ultérieurement. En attendant, la BNE, Bibliothèque Numérique Européenne, pourrait bien profiter des largesses d'esprit de Google, si elle se décide à sortir des cartons...
Source : AP