Bruxelles qui avait gracieusement offert un délai supplémentaire à Microsoft pour fournir la preuve d'une coopération en faveur de l'interopérabilité de ses protocoles, demeure sceptique quant aux bouts de code source délivré par la société mercredi dernier.

Microsoft Selon le porte-parole européen à la concurrence, Jonathan Todd:

" C'est la qualité de l'information qui importe et non la quantité. Ils pourraient nous donner un demi-million de pages, mais si ce n'est pas l'information appropriée pour que les concurrents puissent élaborer des logiciels compatibles avec Windows, alors cela signifie qu'ils ne se conforment pas à nos exigences. "

En effet, le code-source dévoilé par Microsoft, que l'on pensait dans un premier temps peut-être trop ouvert (c'est vous dire !) et dangereux pour la firme de Redmond, se révèle en fait documenté de manière " inadéquate " et " incomplète ".

Selon la Commissaire à la Concurrence en charge du dossier, Neelie Kroes, Microsoft a jusqu'au 15 février pour se conformer aux exigences en matière d'interopérabilité de ses logiciels. Il est pour cela nécessaire que Microsoft dévoile une partie du code source employé, notamment au sujet des protocoles réseau.

Le fait que Microsoft soit aussi long à s'y conformer est le théâtre de nombreuses rumeurs; certaines portions de code seraient, selon les on-dit, des protocoles standards sur lesquels la société n'aurait fait qu'apposer sa griffe.

C'est pourquoi Microsoft a rapidement coupé court à ces allégations en présentant mercredi dernier des bouts de code-source. Tellement rapidement que Neelie Kroes n'aurait reçu un fax de Steve Ballmer que dix minutes avant cette annonce. Elle déclare:

" Il est encore prématuré de conclure que l'accès au code-source résoudrait le problème de manque de conformité à la décision de mars 2004. "

Plusieurs opposants de Microsoft s'étaient manifesté mercredi en protestant contre un code-source truffé de données techniques difficilement exploitables et quasiment " inutilisable ". Une feuille de route pour déchiffrer ce code-source est donc nécessaire.

Le mano a mano entre Bruxelles et Microsoft continue.
Source : AFP