Le grand jour est arrivé pour Microsoft : c'est en effet aujourd'hui que débute l'audience de la Cour Européenne de Justice, devant laquelle l'éditeur américain va pouvoir exposer son point de vue.


Point d'orgue
Après plusieurs mois de tractations, d'échanges de noms d'oiseaux et de pressions en tout genre, les deux parties en présence dans ce que l'on appelle déjà "le procès du siècle" vont pouvoir s'expliquer. Microsoft et la Commission Européenne ont un différend à régler, avec à la clè une amende de 497 millions d'euros infligée au premier nommé par le second, sur fond d'abus de position dominante et de demi-mesures techniques.

A l'automne dernier, et après une enquête de près de deux ans, la Commission Européenne concluait que Microsoft ne respectait pas les règles de la concurrence en vigueur dans l'Union des Vingt-Cinq, et infligeait à la firme de Bill Gates une amende sans précédent, assortie de lourdes mesures d'astreinte financière. L'éditeur américain tentait de transiger, acceptait de mettre sur le marché une version de son système d'exploitation Windows XP dépourvue de lecteur multimédia, avant de se voir signifier que ses efforts étaient insuffisants, et que la sanction financière était maintenue. Un procès devenait dès lors inévitable, et le grand jour est arrivé.


La grosse artillerie
Les treize magistrats de la Cour des Communautés Européennes vont donc se réunir au grand complet, devant plus de 200 spectateurs et intervenants, tandis que la presse devra se contenter de la portion congrue pour couvrir l'évènement, puisque seuls 15 journalistes pourront trouver place dans la salle d'audience tout au long des cinq jours que devrait durer la procédure.

Aujourd'hui et demain seront consacrés à la lecture des conclusions de la Commission Européenne qui ont donné lieu à la sanction financière à l'encontre de Microsoft. Mercredi et jeudi donneront à ce dernier l'occasion de faire entendre ses arguments, notamment quant aux informations techniques que la firme de Redmond aurait gardées pour elles dans le but de rendre ses systèmes peu compatibles avec les logiciels de ses principaux concurrents. Vendredi enfin, les derniers arguments seront livrés à la Cour, qui se penchera sur le montant de l'amende infligée à Microsoft, et qui mettra sa décision en délibéré jusqu'à la rentrée de septembre, au plus tôt.


Des enjeux colossaux
Si d'aventure Microsoft obtenait gain de cause, les sanctions financières qui le frappent seraient levées, et les autres procédures entamées par la Commission Européenne à son encontre fortement compromises. Microsoft, qui n'a guère eu de succès dans son propre pays lors de ses tentatives de se faire livrer des documents où sont mentionnés les contacts de ses quatres plus gros concurrents (IBM, Novell, Oracle et Sun Microsystems) avec la Commission Européenne, Microsoft, donc, compte sur une victoire pour redorer son blason, et rendre la monnaie de leur pièce aux quatre firmes sus-mentionnées.


Source : Reuters