Symantec logo Les affaires judiciaires ayant trait à l'informatique et la propriété intellectuelle vont décidément bon train ces temps-ci. Après Creative Technology qui s'attaque à Apple, c'est au tour de Symantec de s'en prendre à la firme de Redmond, preuve s'il en est que la sortie future de Windows Vista suscite bien des craintes.


Les velléités du spécialiste anti-virus
Symantec, éditeur de logiciels de sécurité informatique très connu pour pour sa suite logicielle Norton, vient de faire savoir qu'il a déposé, jeudi dernier, une plainte devant un tribunal de Seatlle à l'encontre du leader mondial du logiciel. Symantec accuse ainsi Microsoft d'avoir sciemment violé certains brevets et de ne pas avoir respecté des termes d'un contrat passé avec Veritas, une société qui a été rachetée par Symantec en décembre 2004 pour 10,2 milliards de dollars, ce qui jusqu'à présent ne lui a pas vraiment porté bonheur ( problèmes avec le fisc américain avec plus d'un milliard de dollars d'arriérés d'impôts ).

Plus précisément, le contentieux porte sur Volume Manager, une technologie développée par Veritas qui permet aux systèmes d'exploitation de stocker et manipuler de très importantes quantités de données. En 1996, Microsoft avec l'aval de Veritas, a commencé à intégrer cette technologie dans ses produits qui est ainsi devenue une composante de Windows XP et Windows Server 2003, notamment.

Symantec estime que Microsoft n'a pas respecté les termes de l'accord passé en 1996 avec une incorporation abusive et illégale de Volume Manager qui place désormais Microsoft en concurrence directe avec Symantec, sur les bases d'une technologie dont elle est devenue la propriétaire.

Et c'est bien là le coeur du problème car comme l'a récemment déclaré Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, Windows Vista sera invulnérable et de fait ne nécessitera pas le recours à des solutions de sécurité tierces comme celles proposées par Symantec qui jusqu'à lors était un partenaire privilégié du géant américain. Puisque Microsoft semble vouloir se priver de ses services, Symantec a visiblement décidé de passer à l'offensive en remettant sur le tapis cette histoire de rupture de contrat qui a en fait cours depuis 2004 et à laquelle Microsoft avait tenté d'apporter une solution à l'amiable pour éviter la cour de justice.

Outre des dommages et intérêts, Symantec réclame le retrait de la technologie incriminée des produits estampillés Microsoft, ce qui implique également l'interruption du développement de Windows Vista.


Microsoft met en avant sa bonne foi
De son côté, Microsoft affirme qu'il s'agit là d'un point de détail et d'une poursuite infondée tout en déclarant que les faits montreront que son action a été conforme au cadre fixé par l'accord de 1996 qui l'autorisait à acheter les droits sur les codes de Veritas et la propriété intellectuelle.

Une poursuite qui, si elle est suivie de faits, ne risque pas d'accélérer la sortie de Vista déjà reportée à maintes reprises. Quant à Symantec, la société a bien compris qu'elle était devenue persona non grata chez Microsoft et a jeté son dévolu sur le Mac Intel dont elle estime que la popularité grandissante va accroître le nombre de virus, sa spécialité.
Source : Reuters