Mpaa La très lobbyiste Motion Picture Association of America a pour credo la défense des intérêts de l'industrie cinématographique sur le territoire américain. Les studios hollywoodiens y voient là un véritable sacerdoce et les plus grands d'entre eux ont rejoint la MPAA dans sa croisade antipiratage pour laquelle elle semble utiliser des moyens assez tendancieux.


La réponse du berger à la bergère
Récemment poursuivi en justice par la MPAA pour avoir mis à disposition des internautes, un outil de recherche leurs permettant de trouver des fichiers illégaux téléchargeables via le protocole Peer to Peer, BitTorent ( voir notre actualité ), le site Torrentspy.com vient d'entamer des démarches pour traîner à son tour, l'association devant les tribunaux.

D'après la plainte enregistrée en Californie et déposée par Valence Media, la maison mère de Torrentspy, la MPAA aurait rémunéré un pirate informatique dont l'identité n'a pas été dévoilée, à hauteur de 15 000 dollars, pour voler des informations sensibles et compromettantes qui auraient permis la poursuite judiciaire engagée trois mois au préalable par l'association.

Ira Rothken, l'avocat de Torrentspy affirme ainsi détenir des preuves irréfutables des méfaits de la MPAA suite à la prise de conscience du dit hacker qui, rongé par les remords, aurait contacté Torrentspy. Cet informateur comme il est qualifié dans la plainte, aurait ainsi fourni des documents qui prouvent la nature de ses relations avec la MPAA, parmi lesquels un accord écrit et signé par ce dernier et un représentant de la MPAA.

L'informateur qui a changé son fusil d'épaule espère atténuer la portée de ses actes grâce à ses aveux qui pourraient rendre caduque l'utilisation des documents dérobés par ses soins au rang desquels : un document comptable relatif aux entrées et dépenses financières de Torrentspy pour la période s'étalant de janvier à juin 2005, des copies de courriels privés échangés entre les employés, des informations détaillées sur les serveurs de la société, des informations de facturation.


Cynisme d'avocat
Et Rothken d'ajouter : " C'est un drame hollywoodien qui s'est déroulé. (...) Nous trouvons qu'il est ironique de la part de la MPAA de clamer qu'ils protègent les droits de l'industrie cinématographique alors qu'à côté de cela, ils bafouent ceux des autres ".

Un représentant de la MPAA cité dans la plainte déposée par Torrentspy aurait d'ailleurs déclaré : " Peu importe la façon dont nous avons obtenu nos informations ".


Démenti formel
La MPAA se défend de toutes ces accusations. Pour Kori Bernards, le porte-parole de la MPAA, ces allégations sont fausses et ne constituent qu'une manoeuvre désespérée orchestrée par Torrentspy afin de se dédouaner de ses responsabilités en salissant cette affaire et détourner ainsi l'attention sur le fait qu'ils encouragent sciemment le piratage cinématographique. En outre, Bernards affiche toute sa sérénité en déclarant : " Nous sommes confiants en ce qui concerne notre plainte contre eux et nous gagnerons, car la loi est de notre côté ".

Quant au pirate informatique ( s'il existe bel et bien ), son attitude est plus que sujette à caution. Faute avouée à demi pardonnée '

Mpaa