No spam logo Le spam est sans conteste l'une des plus grandes plaies de l'Internet moderne. Voir apparaître dans votre boîte e-mail des courriers vous proposant d'acheter à moitié prix des médicaments soulageant les pannes sexuelles (et ce n'est qu'un exemple) impose, dans le meilleur des cas, d'effacer le message importun, et peut parfois, dans un moment de faiblesse, vous amener à sortir votre carte bancaire. Une initiative originale pourrait voir le jour pour ré-équilibrer la situation, mais sa mise en application n'est pas simple.


Faire payer les spammeurs
Comme l'a indiqué récemment Marshall Van Alstyne, professeur à l'école supérieure de commerce de Boston, le spam est une pratique qui empêche l'internaute de choisir librement vers quel message il doit porter en priorité son attention. C'est une violation du droit de tout un chacun à décider de ce qu'il souhaite trouver dans sa boîte e-mail, et cela doit cesser. Dit comme cela, on pourrait penser qu'il s'agit d'un voeu pieux, mais l'initiative soumise par notre bon professeur à la Commission fédérale chargée du Commerce pourrait trouver une oreille attentive chez certains acteurs majeurs des nouvelles technologies, parmi lesquelles Google, Microsoft ou encore Sun Microsystems.

L'idée du professeur Van Alstyne est d'obliger par voie réglementaire les entreprises qui emploient le spam comme méthode commerciale à accompagner leurs messages d'un titre boursier (en l'occurrence une obligation), que le récipiendaire du spam pourrait toucher s'il estime avoir perdu son temps en lisant l'e-mail non désiré. Les tenants du spam vont bien entendu crier au viol de LEURS droits constitutionnels, mais un projet de loi prévoit déjà qu'un e-mail commercial qui ne serait pas accompagné de la signature électronique attestant qu'une provision financière a bien été constituée ne trouverait jamais le chemin de votre boîte e-mail.

Dans le cas inverse, le spam vous parvient, et vous pouvez ou non le lire ; si vous passez votre chemin, vous ne bénéficierez bien entendu jamais de la somme provisionnée par l'expéditeur, laquelle serait considérée comme un dédommagement pour le temps que vous aurez consacré à la lecture du message publicitaire. Inutile de rêver à changer de profession, nous parlons ici de sommes symboliques, de l'ordre de quelques dizaines de cents par message, peut-être même moins...


L'approche technologique
Des solutions techniques plus abouties--mais moins lucratives pour l'internaute--sont également en cours d'évaluation, notamment en réclamant de l'expéditeur d'un courrier électronique qu'il entre une série de caractères affichés sur son écran dans une zone de validation avant que son courrier soit expédié. Cette méthode empêcherait, dit-on, les envois en masse générés par des réseaux de PC asservis par voie virale, les fameux "botnets".

Une association de ces deux méthodes (plus quelques autres, sans doute) pourrait faire baisser le nombre d'e-mails non désirés qui atterrissent chaque année dans nos boîtes aux lettres électroniques, mais les générateurs de spam, légaux ou non, n'ont certainement pas dit leur dernier mot...