Drapeau europe ue L'Europe estime en effet que l'opérateur historique allemand est dans une situation d'abus de position dominante et rejoint donc la solution proposée par l'autorité allemande de régulation des Télécoms, la BNetzA.

Viviane Reding, commissaire chargée de la Société de l'information et des médias, a ainsi déclaré :

" Je me réjouis qu'en dépit de pressions politiques importantes, l'autorité de régulation allemande ait démontré son indépendance en proposant à la Commission, comme le prescrit le droit communautaire, de remédier aux problèmes de concurrence bien connus sur le marché allemand de la large bande. "

Contrairement à des pays comme la France ou la Grande-Bretagne, l'Allemagne, pourtant première économie de l'Union Européenne, est très en retard sur l'ouverture à la concurrence du secteur du haut débit. Deutsche Telekom possède plus de 60 % du marché du secteur tandis que cette part, pour les opérateurs historiques, est en moyenne de 50 % dans les autres pays européens.

Dans notre pays, les opérateurs alternatifs détiennent 55 % du marché et le record revient au Royaume-Uni dans lequel plus de 75 % des abonnés haut débit ont délaissé l'opérateur historique.


Le VDSL au coeur du débat

La Commission Européenne a donc adressée une lettre à la BNetzA lui donnant le feu vert pour appliquer ses " remèdes ". Ces derniers concerneront l'ouverture des technologies ADSL2, ADSL2+, SDSL et VDSL à la concurrence.

Pour Deutsche Telekom, ce réseau VDSL, déjà bien déployé dans les grandes villes allemandes, n'a pas à être offert sur un plateau aux concurrents car c'est un nouveau type de service de l'opérateur. Mais pour l'exécutif européen, il s'agit d'une amélioration de service, ce qui nuance la perception des choses. L'opérateur allemand a par ailleurs menacé d'arrêter son développement, pricipalement en zone rurale, s'il est soumis à des contraintes par la Commission.

Selon le porte-parole de Deutsche Telekom, " les demandes de Viviane Reding constituent un cas classique de sur-régulation ". D'après le groupe, il lui est nécessaire d'avoir l'exclusivité de l'exploitation du réseau VDSL pour amortir son installation. Enfin, l'UE a demandé à Deutsche Telekom que soit possible la souscription d'un abonnement au haut débit sans passer par un abonnement chez l'opérateur. Ceci devra être effectif dans un proche avenir.

De même, le tarif appliqué à ses concurrents dans la vente des accès haut débit devra être accepté par la BNetzA, ce qui laisse à penser que le prix des offres Internet pour le consommateur allemand, relativement élevé à l'heure actuelle, devrait rapidement baisser.