Paul Otellini continue de mettre de l'ordre dans la maison Intel, avec autorité, semble-t-il. Et sans états d'âme...


Tailler dans le vif
Mardi prochain risque d'être pour certains salariés d'Intel le jour où ils apprendront qu'ils n'ont plus de travail. Et ils pourraient être près de 10.000 dans ce cas. C'est en effet le jour pressenti pour l'annonce par le PDG du premier fondeur mondial, Paul Otellini, d'une importante restructuration de l'entreprise. A moins que ce ne soit une étape supplémentaire dans l'évolution que connaît actuellement la firme californienne. Il se murmure en effet que 10% des effectifs d'Intel sont menacés de licenciement de par le monde, et c'est la branche commerciale de l'entreprise qui serait la plus touchée. Les services marketing seraient particulièrement en ligne de mire, car après comparaison avec ses principaux concurrents, la direction d'Intel a constaté que le rapport personnel du marketing/force de vente était déséquilibré. La récente nomination au poste de responsable de cette division Marketing d'Intel d'un proche d'Otellini, Sean Maloney, laissait déjà planer l'ombre d'une prochaine restructuration. Elle pourrait arriver plus tôt que prévu.


En perte de vitesse
Pourtant, Intel se porte plutôt bien : au second trimestre 2006, la firme annonçait un chiffre d'affaires supérieur à 8 milliards de dollars US, pour un bénéfice avant impôt de 885 millions de dollars US. Des chiffres pour lesquels d'autres firmes tueraient, littéralement. Cependant, ils étaient en baisse conséquente par rapport à l'année précédente, à la même époque, et faisaient dire aux analystes qu'Intel était sur le déclin. Ajoutez à cela le grignotage permanent dont les parts de marché d'Intel sont l'objet par son encombrant voisin AMD, et vous aurez planté le décor pour un futur plan social.

Le lancement, en l'espace de quelques semaines, de deux nouvelles gammes de processeurs de haute volée (les nouveaux Xeon et les Core 2 Duo) n'aura pas suffi. Ces derniers mois ont d'ailleurs été émaillés de signes avant-coureurs : en juin, Intel vendait à Marvell son activité de puces pour terminaux mobiles XScale, et supprimait 1.400 emplois ; en juillet, il débarquait plus de mille personnes, choisies parmi l'encadrement de la firme. A la même date, le jeu des chaises musicales allait bon train, et aboutissait, entre autres choses, à la nomination de nouvelles têtes à certains postes-clés. Plus près de nous encore, en août, Intel vendait à Eicon Networks sa branche Télécommunications, avec la perte de 600 postes.

Cette fois, ce sont 10.000 personnes qui vont sans doute perdre leur emploi.