Freescale ne sera peut-être bientôt plus tout à fait... Free ! Un consortium financier créé pour l'occasion s'est en effet porté acquéreur du premier fondeur mondial dans le domaine de l'automobile et des terminaux mobiles, pour la somme record de 17,6 milliards de dollars US.


D'une main à l'autre
Après 56 ans passés dans l'ombre de Motorola, puis deux ans et demi de relative indépendance, Freescale va peut-être à nouveau changer de mains, pour tomber dans l'escarcelle d'un ensemble d'institutions financières, mené par le groupe Blackstone. Autour de ce dernier, on trouve des grands noms de la finance, comme le Carlyle Group ou Permira Funds, et des firmes soucieuses de diversifier leur porte-feuille boursier, comme Texas Pacific Group. Rien n'est encore signé, puisque Freescale jouit d'un délai de 50 jours pour se trouver, soit un Chevalier Blanc, soit une meilleure offre, mais il semble que les personnes morales sus-mentionnées tiennent toutefois la corde, et fermement encore !


"Big Money"
Il faut dire que l'offre faite par ce groupe d'investisseurs est plutôt alléchante pour les porteurs d'actions Freescale : elle propose de leur reprendre leurs titres à 40 dollars US l'unité, ce qui, compte-tenu du nombre d'actions en circulation, représente près de 18 milliards de dollars US à débourser pour obtenir la majorité au conseil d'administration de Freescale. Lors de sa dernière cotation au NASDAQ, vendredi, le titre Freescale a grimpé de près de 6%, pour culminer après clôture à 39,44 dollars US, ce qui fait dire aux analystes que si l'offre de rachat déjà évoquée est honnête, une contre-proposition n'est pas à exclure dans les prochaines semaines.

Une telle éventualité coûterait à Freescale la bagatelle de 150 à 300 millions de dollars US, en guise de dédit de son premier engagement avec Blackstone et ses acolytes, mais pourrait rapporter à la firme et à ses actionnaires bien plus d'argent encore. Les perspectives entrevues suite à la présentation, il y a quelques mois, d'une nouvelle technologie de stockage de données, sous la forme d'une puce MRAM (Magneto-resistive Random Access Memory), aux débouchés prometteurs, devrait exciter davantage de convoitises, de même que la bonne santé financière de la firme, qui emploie plus de 24.000 personnes dans le monde, et a dégagé en 2005 584 millions de dollars US de bénéfice avant impôt, pour un chiffre d'affaires de plus de 5,8 milliards de ces mêmes dollars.