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Les nouvelles technologies au service de la politique
Et, parallèlement, à se mettre en danger. En effet, bloguer équivaut à transgresser l’opération de com’ traditionnellement bien ficelée et qui est efficacement agencée – théâtralisée diront les mauvais langues – par des experts en communication.

Par exemple, le profil sur Facebook de Hillary Rodham Clinton, actuelle sénatrice et ex-1st Lady des Etats-Unis, a été raillé par son rival Howie Hawkins qui, dans ses posts, a énuméré plusieurs raisons pour lesquelles la Sénatrice de New York ne devrait pas représenter les Démocrates.

D’autres candidats s’enregistrent sur MySpace et Youtube pour donner plus d’allant à leur campagne électorale. Outre la publicité gratuite, ces médias disposent d’une audience considérable. Ce qui fait dire à certains que les politiques pervertissent en outil de propagande un canal de communication longtemps réservé à des activités ludiques et « bon enfant ».

Statistiquement parlant, plus de 1,400 profils Facebook correspondent à des noms de politiques, de partis, d’états et d’agents politiques. Parmi eux, 300 environ sont quotidiennement mis à jour par les candidats eux-mêmes ou leurs « conseillers ».


Des moyens détournés

Comme tout contenu numérique, les divers témoignages et autres allocutions de candidats peuvent être facilement détournés. Souvent, ces enregistrements sont parodiés ou détournés par des plaisantins.


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D’autres n’hésitent pas à recourir à des coups bas. Ironiquement, ces nouveaux médias reprennent alors les dérives d’autres plus conventionnels (interview papier, reportage vidéo…) : dans une « publicité » sur YouTube et sur son site personnel, le candidat Républicain au Congrès, Paul Nelson, accuse son « collègue » Démocrate Ron Kind d’avoir voté pour la mise sur pied d’une étude sur « la vie sexuelle des prostituées vietnamiennes » (sic). Le directeur de campagne de Ron Kind a répondu que les électeurs « feraient abstraction de ce genre de commentaires ».

Rappelons que YouTube enregistre 30 millions de visites par mois. Quant à Facebook, 10 millions de ses membres sont des lecteurs réguliers des pages liées à la politique. Un moyen fort peu onéreux de toucher à l’électorat jeune : durant les présidentielles de 2004, 17% des électeurs avaient entre 18 et 29 ans. MySpace, de son côté, avec ses 56 millions de visiteurs mensuels, a enregistré un pic de connexions sur des blogs « politiques et politisants », les électeurs se passionnant pour la relative intimité de leurs représentants. Si ça pouvait être dans l’autre sens…