Un gros coup de déprime dont le monde videoludique aura du mal à se remettre. L’amendement en question concernait la loi de la finance 2007 et devait se traduire par l’octroi d’un crédit d’impôt pour les éditeurs.

Dès l’annonce du rejet de ce projet, un vent de pessimisme s’est abattu sur cette industrie au potentiel indéniable. D’ailleurs, Guillaume de Fondaumière, le président de l'APOM (Association des Producteurs d'Oeuvres Multimédia) et directeur général de Quantic Dream (développeur de Fahrenheit et de Heavy Rain) a semble-t-il trouvé une très juste image pour décrire ce « choc » : cette décision revient à « faire courir un marathon avec un sac à dos de quarante kilos ».


Une manne financière… volatilisée
Guillaume de Fondaumière pense en effet que les 20% de crédit d'impôt (sur la partie artistique, ce qui exclut donc les coûts inhérents à la recherche et au développement) que cet amendement aurait garanti à l’industrie des jeux vidéo et lui aurait également permis de renforcer sa position face aux industries étrangères qui, elles, sont lourdement subventionnées par leurs gouvernements.

Le patron de Quantic Dream de citer le Québec en exemple : « au Québec, les producteurs reçoivent automatiquement un crédit d'impôts de 37,7% sur la totalité de leur production ainsi que des aides fédérales. Ce qui leur permet de diviser par deux les coûts de conception ». Les chiffres avancés par de Fondaumière exemplifient la perte de vitesse de l’industrie des jeux vidéo en France : si en 1995, cette industrie employait 12000 personnes, aujourd’hui, ce nombre n’est que de 2000.

Étrange paradoxe : les revenus du jeu vidéo explosent et ils dépassent même ceux du cinéma. De plus, le nombre de personnes employées par l’industrie videoludique est plus important que celui du 7e art.