Microsoft est en pourparler avec Time Warner, avec une prise de participation de l'éditeur de Redmond dans le capital d'AOL à la clé.

Toutes les parties concernées l'ont confirmé ce jeudi 15 septembre au New York Post: Microsoft serait disposé à soulager Time Warner d'une partie de ses actions dans America OnLine (AOL), le premier fournisseur d'accés à Internet du monde.

On sait que Time Warner n'est guère satisfait des résultats en dents de scie d'AOL, au cours des deux dernières années (voir notre news). Au printemps dernier, un bruit a même couru selon lequel Time Warner aurait demandé à la Securities Exchange Commission (l'équivalent américain de l'Autorité de Régulation Boursière française) de dissocier les deux actions à la cotation, afin d'empêcher le titre AOL d'entraîner celui de Time Warner vers le bas. La SEC aurait refusé, au motif que les résultats financiers du FAI participait bien au bénéfice consolidé du géant du multimédia, et qu'une dissociation n'était envisageable qu'au prix d'une cession d'actifs. Nous y sommes...

Bien entendu, et c'est un secret de Polichinelle, tout le monde a des actions de tout le monde dans son portefeuille boursier: Microsoft possède déjà des actions AOL, de même que Time Warner détient des titres Microsoft. Ce dont il s'agit ici, c'est d'une prise de participation conséquente, de nature à offrir près de 50% du capital d'AOL à Microsoft.

Du côté de Redmond, on ne fait aucun commentaire, mais quelques indiscrétions font état d'une possible intégration d'AOL à MSN.

Certains analystes financiers critiquent le timing d'une telle opération, arguant qu'AOL se redresse tranquilement, regagne des parts de marché et sort doucement de sa culture du "tout-portail-Internet", au point d'offrir à ses clients des services totalement nouveaux --pour elle-- comme la VoIP ou la télévision haute définition.

Et d'ajouter que la capitalisation boursière* d'AOL, voisine à ce jour des 10 milliards de dollars, pourrait évoluer vers les 15 à 20 milliards de dollars dans un futur proche, avec les conséquences qu'on imagine si Microsoft en devenait actionnaire quasi-majoritaire aujourd'hui: d'ici deux ou trois ans, la firme de Redmond pourrait réaliser une copieuse plus-value en revendant ses titres, fragilisant au passage AOL...


* La capitalisation boursière est la somme des titres (actions et assimilés) mis sur le marché à un instant t par une société côtée. Dans notre exemple, on estime à 10 milliards de dollars la somme des titres AOL susceptibles d'être échangés sur les marchés boursiers mondiaux.
Source : CNET News