Utiliser la matière biologique comme mémoire pour y stocker des informations fait l'objet de recherches menées depuis plusieurs années. Déjà, une équipe américaine dirigée par le Professeur Yang Yang de l’Université de Californie avait réussi l'opération en utilisant des virus. Cette fois, c'est du côté du Japon que les recherches semblent avancer à grand pas. L'institut des sciences de la vie de l'Université de Keio vient de réussir à stocker de l'information par l'intermédiaire du codage ADN (acide désoxyribonucléique), qui est rappelons-le au coeur de toute cellule.


Bacillus Subtilis memoris '
Adn Avec les micro-organismes nous entrons dans un domaine qui n'appartient désormais plus seulement à la biologie. L'informatique ou plus exactement les informations binaires peuvent également y trouver leur place. Les premiers essais se sont révélés concluants. L'équipe de chercheurs a trouvé le moyen de conserver des informations au sein de l'ADN de bactéries appelées Bacillus Subtilis réputées pour être manipulables à volonté et à même de survivre dans des milieux extrêmes. Mieux, l'équipe assure que par ce moyen d'archivage ADN, on assure à ces données une existence de plusieurs centaines d'années. Bien mieux que nos supports physiques traditionnels donc.


Des données centenaires
Le mode opératoire a consisté à la création d'un code permettant de traduire une phrase en une séquence ADN et inversement. La modification génétique du code ADN une fois opérée, elle a pu être comparée avec des cellules non modifiées. Et la lecture de cet ADN modifié a permis de retrouver l'intégralité des données qui y étaient implantées. Par sécurité, ces informations ont été dupliquées au sein de la bactérie afin de pouvoir les conserver même lors de mutations des gènes. Pour s'assurer de la conservation des données dans le temps, une simulation par ordinateur a permis de déterminer que même après mutations successives, les données pouvaient être conservées durant plusieurs siècles.