Dégroupage C'est The Inquirer qui a révélé le week-end dernier l'existence d'un amendement qui pourrait favoriser le déploiement de l'ADSL dans les zones non couvertes. Philippe Leroy, sénateur UMP a en effet profité de la Loi sur la Modernisation de l'Economie (LME) pour proposer que les FAI  soient autorisés à dégrouper les sous-répartiteurs. Cette possibilité aurait dû être effective depuis 2000 et une décision de l'Union Européenne allant dans ce sens.

Actuellement, seuls les répartiteurs, NRA, peuvent en effet être dégroupés pour y introduire des DSLAM. France Télécom, encadré par l'ARCEP propose aux collectivités le NRA-ZO, permettant d'étendre la couverture ADSL à partir des sous-répartiteurs. Cependant, il revient aux collectivités de financer une partie de ce déploiement. L'amendement viserait donc à offrir la possibilité aux opérateurs alternatifs d'utiliser les locaux des sous-répartiteurs afin qu'ils puissent y proposer des services xDSL. Plus concrètement, cela signifierait une meilleure couverture des zones qui n'ont toujours pas accès au haut débit. Cela permettrait aussi une augmentation des débits et l'accès aux services habituellement réservés aux personnes proches du NRA, comme la télévision par ADSL.


Le WiMAX pourrait en pâtir
wimax londres Le grand perdant pourrait être le WiMAX, dont l'adoption se fait toujours attendre, et qui a souvent été présenté comme une alternative à l'ADSL pour couvrir les zones blanches. Avec les sommes actuellement investies dans la fibre optique pour les grandes villes, il est possible que les opérateurs préfèrent la solution du dégroupage des sous-répartiteurs plutôt que la mise en place du WiMAX. Le coût de chacune des solutions pèsera lourdement. De plus, les équipements compatibles WiMAX prennent leur temps, même si les plates-formes mobiles Centrino 2 et Puma devraient amorcer une première percée d'ici quelques mois.

Notons que les zones blanches sont logiquement moins rentables que les zones à forte densité démographique. Il faut donc que les opérateurs décident d'y investir pour que l'on observe une réelle avancée. Le bon point, c'est qu'en l'absence actuelle de haut débit pour les ménages résidant dans ces zones, le premier qui dégroupera risquerait bien de remporter un nombre conséquent de nouveaux abonnés.

L'amendement a été accepté par la Commission Mixte Paritaire le 18 juillet dernier et sera discuté demain à l'Assemblée. En cas de confirmation, il ne restera plus qu'à attendre que la LME entre en vigueur pour, peut-être, voir le paysage du haut débit doucement bousculé.