Quelques jours à peine après, la publication des résultats du groupe Bouygues, les réseaux sociaux partagent la nouvelle : "Martin Bouygues est décédé ce matin", pouvait-on lire samedi un peu partout.

C'est l'Agence France-Presse qui a partagé l'annonce, relayée par la quasi-totalité des médias français à 14h27. Une "erreur gravissime " qui "entame gravement la fiabilité et la crédibilité de l'agence" selon la directrice de l'information de l'AFP, Michèle Léridon.

Car dans la foulée, les démentis se multiplient : non, Martin Bouygues n'est pas décédé, et l'AFP est forcée de s'excuser. C'est TF1 ainsi que le groupe Bouygues qui démentent l'information les premiers.

Face à cette erreur, l'AFP a indiqué avoir ouvert une enquête au sein de la rédaction pour comprendre comment une telle bourde a été possible. Les premiers éléments évoquent une rumeur entendue par un journaliste parisien du siège.

"Il nous en fait part non pas comme d'une information certaine, mais d'une piste, comme on peut en avoir tout le temps à l'AFP. Une piste qui se révèle vraie ou fausse et qu'il faut bien entendu vérifier". Malheureusement, le service économique de l'agence qui doit se charger des vérifications ne parvient à joindre personne, ni auprès de Bouygues ni auprès de ses sources... Un journaliste est donc mandaté dans l'Orne ( la rumeur évoquait un décès dans la région) pour enquêter. C'est là qu'on lui confirme le décès de l'industriel, d'après une source qu'il refuse de citer... Il tente alors de contacter le Maire d'une commune voisine, et la conversation tourne au quiproquo amenant à conclure que Martin Bouygues et bel et bien décédé...

Des explications alambiquées qui peinent à convaincre tant l'information partagée pourrait être lourde de conséquences. Reste que l'AFP assume aujourd'hui son erreur : " Là en l'occurrence, j'ai le regret de dire qu'on était tous seuls sur cette histoire. On s'est débrouillé comme des grands pour foncer dans le mur." " L’impératif de rapidité n'a pas attendu les réseaux sociaux à l'AFP. Mais on ne cesse de répéter que l'impératif premier, c'est la fiabilité, la crédibilité. On préfère être en retard et diffuser une information juste. On mesure bien la gravité de la chose " affirme Michèle Léridon.

Source : LePoint