Certains le savent déjà. D’autres, comme John Jones, viennent de l’apprendre douloureusement. Pas de martinet pour M. Jones, plutôt une pioche et une machette…


Chat et... châtiment
Ce bien triste fait divers illustre parfaitement bien les dangers de communiquer des données personnelles sur des forums ou des salons de chat. Les faits remontent à décembre 2005 : dans le salon de chat « Yahoo Islam 10 », John Jones et Paul Gibbons partagent leurs opinions sur leurs affinités avec l’islam. Et comme fort trop souvent lorsqu’il s’agit de religion, les choses dérapent.

Les invectives cèdent rapidement le pas à des menaces, d’autant plus que les deux « cyber-bagarreurs » communiquent par audiolink. La « rage » de Paul Gibbons est telle qu’il recherche méticuleusement – et machiavéliquement – toutes les informations qu’il peut glaner sur le web au sujet de John Jones.


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Du virtuel au réel
Et bien mal a pris à ce dernier de laisser des traces çà et là sur divers forums ou sites web à travers des commentaires ou des réflexions. Plus étonnant (et là les médisants des blogs et pages personnelles se réjouissent), Jones avait posté des photos de sa famille sur certaines pages web.

N’ayant visiblement pas eu trop de difficultés pour remonter la piste électronique et physique de Jones, Gibbons le Londonien se rendit, en compagnie d’un « ami » au domicile du premier pour « remettre les pendules à l’heure ». Pioche et machette à l’appui. 113 Km plus loin, à Clacton (Essex), la « discussion » reprend…

En essayant de protéger sa compagne, ses 3 enfants et lui-même, John Jones est blessé à la nuque (profonde entaille) et ce père de famille de 43 ans est littéralement roué de coups. Pour sa part, Gibbons, 47 ans, a plaidé coupable pour « coups et blessures avec préméditation ».

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Jurisprudence '

Devant l’originalité de ce cas d’agression, le juge Richard Hawkins avoue son étonnement : « Les circonstances (ndr. de cette affaire) sont pour le moins insolites. » Après enquête, Gibbons a été reconnu coupable des faits imputés et donc, condamné à 2 ans de réclusion.

Dans toute cette affaire, c’est le détective sergent Jean-Marc Bazzoni qui a sans doute énoncé le plus de bon sens : « ce cas met en lumière les dangers des sites de discussion, notamment au niveau de l’échange d’informations personnelles qui permettent à des internautes de localiser votre domicile ». A bon entendeur…

Pour finir sur une note plus cocasse, les mauvaises langues diront que si ce fait divers s’était produit aux Etats-Unis, la victime Jones, voire l’agresseur Gibbons n’auraient pas tardé à poursuivre Yahoo ! en justice…


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Source : BBC