Alcatel-Lucent logo Le rapprochement entre le français Alcatel et l'américain Lucent opérée en 2006 devait permettre de créer un géant des télécoms capable d'être présent sur les marchés internationaux et de profiter des multiples opportunités liées au développement des réseaux fixes.

Mais, comme souvent, les fusions se révèlent des casse-têtes à mettre en place, entre la fusion de cultures d'entreprise différentes et l'élimination des activités en doublon. C'est Patricia Russo, CEO de Lucent, et Serge Tchuruk, patron d' Alcatel, qui ont eu la lourde tâche de mener à bien cette opération.

La méthode fut assez brutale, avec plusieurs phases de destructions d'emplois, et le timing pas forcément idéal, entre la poussée des équipementiers télécoms chinois en Europe et la crise économique mondiale de 2008-2009 qui a refroidi les ardeurs d'investissements des opérateurs.

La fusion à peu près digérée, c'est à Ben Verwaayen, ancien directeur de British Telecom, qu'a été confié le poste de directeur général en septembre 2008 avec pour mission de développer l'activité du nouveau géant, en faisant oublier l'épreuve précédente du rapprochement.

Malgré ses talents de gestionnaire, il n'est pas facile de redresser un groupe embourbé dans une énorme dette et faisant face à un contexte difficile où les opportunités s'arrachent dans la douleur face à une concurrence féroce.


Le conseil reste fidèle mais la pression s'accroît

Avec une capacité d'action toujours limitée par sa dette, et malgré les efforts pour relâcher la pression, les résultats financiers peinent à satisfaire des investisseurs qui commencent à trouver le temps long et la voie de la rentabilité décidément bien compliquée à débroussaillée.

Selon le Wall Street Journal, les actionnaires auraient commencé à mettre la pression sur le conseil d'administration d' Alcatel-Lucent pour obtenir le remplacement de Ben Verwaayen, notamment après la mauvaise nouvelle d'un abaissement de la prévision de rentabilité annuelle du groupe.

D'éventuels candidats à sa succession auraient été approchés, même si Philippe Camus, président du conseil et nommé en même temps que Verwaayen, lui a réitéré son soutien. Mais l'objectif de stabilisation d' Alcatel-Lucent s'annonce difficile et pourrait réfréner les ardeurs.

La solution pourrait venir de l'intérieur. Stephen Carter, vice-président d'Alcatel-Lucent pour la région EMEA, est vu comme un successeur éventuel.