Fin 2011, des syndicats professionnels du cinéma et de la vidéo lançaient une grande offensive judiciaire à l'encontre de AlloStreaming pour du streaming illégal (pas d'hébergement des vidéos). La galaxie de sites AlloStreaming ne s'en est pas remise mais des sites miroirs reprenant le contenu ont vu le jour sous divers noms de domaine.

Dans cette affaire, les principaux fournisseurs d'accès à Internet et les principaux moteurs de recherche ont été assignés en justice. Hier, le tribunal de grande instance de Paris a estimé que l'Association des producteurs de cinéma (APC), la Fédération nationale des distributeurs de films (FNDF), le Syndicat de l'édition vidéo numérique (SEVN) et l'Union des producteurs de films (UPF) ont " démontré que le réseau AlloStreaming ainsi que des sites secondaires actuellement actifs " sont entièrement dédiés ou presque à la " représentation d'œuvres audiovisuelles sans le consentement des auteurs ".

Les sites dits secondaires sont DpStream et FiFoStream. Au final, la décision de justice porte sur seize sites avec des redondances en fonction de l'extension de nom de domaine utilisée et des redirections : dpstream.tv, fifostream.tv (ainsi que .com, .net, .org), fifostreaming.com (.net, .org, .tv), allostreaming.com, alloshowtv.com, allomovies.com, alloshare.com, allomegavideo.com, alloseven.com, allourls.com.

DpStream.tv La justice ordonne à Orange, Free, SFR, Bouygues Telecom, Darty Telecom et Numericable de " mettre en œuvre et/ou faire mettre en œuvre toutes mesures propres à empêcher l'accès " aux sites à leurs abonnés. Des mesures qui comprennent notamment le blocage des noms de domaine. Le cas échéant, pour une modification du nom de domaine, un blocage devra faire l'objet d'une nouvelle assignation.

Pour les moteurs de recherche de Google, Microsoft, Yahoo! et Orange, ils doivent " empêcher l'apparition de toute réponse et tout résultat renvoyant vers l'une des pages des sites ".

De telles mesures doivent être appliquées d'ici un délai de 15 jours et pour une durée d'un an. À noter que les frais engagés pour leur mise en œuvre seront à la charge des ayants droit.

L'efficacité de ces mesures est toujours sujette à caution et un jeu du chat et de la souris pourrait s'engager si de nouveaux noms de domaine prennent le relais. Pour les professionnels du cinéma, il s'agit néanmoins d'une " étape décisive dans la lutte contre le piratage des films sur Internet ". Ils soulignent une " première mondiale " pour le " déréférencement de sites pirates par les moteurs de recherche ".