Amazon Tout a commencé au mois d'août 2004. Dans un souci de compétitivité face à une concurrence toujours plus rude dans le secteur du commerce en ligne, la filiale française du cybermarchand Amazon avait décidé de se séparer de 52 de ses salariés. Certains contestent et entendent bien obtenir gain de cause.


Direction les Prud'hommes
Nos confrères de 01net nous apprennent ainsi que 16 des 52 salariés remerciés ont décidé d'exposer leur cas devant le Conseil des Prud'hommes. Selon eux, la raison invoquée par la société Amazon.fr pour justifier ces licenciements ne serait pas recevable.

Les plaignants indiquent leur ex-employeur ne cherchait pas vraiment à " sauvegarder la compétitivité " de leur société, mais plutôt à " améliorer sa rentabilité ". Il serait donc pas question de licenciements " économiques ", mais plutôt de licenciements " boursiers ".

Ils précisent ainsi " les clients français d'Amazon paient directement par Internet leurs achats auprès d'une autre filiale du groupe, la société Amazon International Sales, située dans un paradis fiscal, l'Etat du Delaware aux Etats-Unis. La filiale française n'est qu'une structure de coûts, destinée à prendre en charge les frais générés par le personnel, les locaux, la publicité, ainsi qu'une refacturation de coûts générés par d'autres filiales du groupe. Or, d'après une jurisprudence établie, la réorganisation d'une entreprise ne peut constituer un motif économique de licenciement qu'à la condition qu'elle soit indispensable à la sauvegarde de la compétitivité de l'entreprise, ou si celle-ci appartient à un groupe, celle du secteur d'activité auquel appartient l'entreprise. "

Une situation voulue selon Bénédicte Puybasset, avocate des plaignants : " Nous possédons des documents qui prouvent que cette politique n'est pas le fruit du hasard et qu'elle a été volontairement mise en place par Amazon. "

Elle indique que " le Delaware présentait des conditions très avantageuses ( ndlr : au moment des faits ), car tous les revenus générés hors de l'Etat étaient exonérés d'impôts ". Poursuivant que les ex-employés n'avaient rien contre les tentatives d'amélioration de l'entreprise mais qu'ils sont " scandalisés que ces montages financiers soient utilisés pour tenter de justifier des licenciements pour de prétendus motifs économiques ". Elle conclut enfin sur le fait que " la situation économique ne doit pas s'apprécier au regard d'une seule filiale mais au vu de la santé économique de l'ensemble du groupe ".

La première audience devant le Conseil des Prud'hommes est prévue pour cet après-midi et débutera à 13 heures.