La firme de Redmond a signé plus d'une vingtaine d'accords de licence avec des entreprises ( Acer, Dell, Foxconn, HTC, LG, Samsung, ZTE… ) afin que ces dernières puissent utiliser dans leurs produits Android des brevets qu'elle revendique.

De tels accords sont le gage qu'il n'y aura pas ultérieurement de poursuite judiciaire, mais aussi une manne financière pour Microsoft qui en tirerait près de 2 milliards de dollars par an via les redevances perçues.

Ces brevets ont été développés par Microsoft ou acquis suite via sa participation dans le consortium Rockstar ( également composé d'Apple, BlackBerry, Ericsson et Sony ) qui avait racheté les brevets de l'équipementier canadien Nortel Networks pour 4,5 milliards de dollars. Depuis, ils sont brandis comme une menace.

Bien qu'apparaissant dans divers documents pour le besoin des accords signés, de tels brevets n'avaient jamais été rendus publics… jusqu'à aujourd'hui. Le ministère chinois du commerce a en effet mis en ligne sur son site un document Word qui liste 310 brevets.

Parmi ceux-ci, 73 sont des brevets utilisés dans la technologie mobile pour les smartphones, 127 sont des brevets implémentés dans Android et détenus par Microsoft et le Rockstar Consortium. Les autres sont des brevets dits non standards.

Cette fuite est à mettre en relation avec le fait que les autorités chinoises ont dû se prononcer sur le rachat de Nokia par Microsoft. La firme de Redmond indiquait en avril que l'enquête avait conclu qu'elle détenait près de 200 familles de brevets nécessaires à la fabrication d'un smartphone Android. Mais Microsoft ne s'attendait certainement pas à ce que la Chine en divulgue publiquement la teneur.

Cela change un peu la donne dans la mesure où les fabricants d'appareils Android savent désormais à peu près à quoi s'attendre de Microsoft. Néanmoins, la liste des brevets est tellement large et leur description suffisamment floue que l'on a l'impression que rien dans Android ne leur échappe véritablement.

On notera que la divulgation par le ministère chinois du commerce intervient dans un climat de tension avec les États-Unis et dont Microsoft semblait déjà subir les conséquences.

Source : Ars Technica