Le
procédé
Fridrich
et ses collègues ( Jan Lukas, Miroslav Goljan ) ont découvert
que chaque appareil photo numérique ( APN ) est caractérisé
par des défauts spécifiques au niveau des capteurs type
CCD ( Charge Couple Device ) qui assurent la conversion lumière
? signal électrique ( le signal est ensuite digitalisé
puis traité pour obtenir une photo numérique ). De
fait, le CCD qui est composé de millions de minuscules
capteurs lumineux, occasionne un bruit spécifique qui se
retrouve sur les photographies et permet donc une identification, à
l'instar des traces de poudre que laisse une arme à feu après
usage.
Les chercheurs ont donc développé une méthodologie d'analyse qui a été testée avec succès ( 100 % d'efficacité ) sur plus de 3 000 photos prises avec 11 modèles différents d' APN. Qui plus est, l'identification est également possible avec des fichiers compressés ou manipulés via des logiciels dédiés ( une photo coupée par exemple ).
La technique reste cependant encore perfectible nécessitant pour l'heure plusieurs photos d'un même appareil pour des résultats optimaux. En outre, une extension aux appareils vidéo numériques est à l'étude.
Lutter
contre la pédophilie
Fridrich
met en avant sa technologie en insistant sur sa potentielle
contribution dans la résolution d'affaires liées à
la pornographie infantile : " Dans ce genre de cas, une
des défenses les plus communes est de dire que les photos
n'ont pas été prises par l'intéressé ou
que les images ne sont pas celles de vrais enfants. Parfois, des
montages sont effectués pour par exemple, coller la tête
d'un adulte sur le corps d'un enfant et ainsi éviter les
poursuites mais s'il est possible de démontrer que les photos
originales ont été prises par le détenteur de l'
APN, cela change tout ".
S'il est vrai que cette technologie peut s'avérer très utile, d'éventuelles dérives sont peut-être à craindre.