Dans les années 2003 à 2005, il y a eu un petit jeu entre les fabricants coréens de téléphones portables. C'était à qui intégrerait le plus gros capteur d'APN dans un mobile, au fil des progrès de la miniaturisation et de la consommation d'énergie.

Cette course aux megapixels a produit à quelques mois d'intervalle des téléphones portables comportant des APN de 6, puis 8, puis 10 et enfin 12 megapixels. Si cette boulimie de pixels a eu des effets positifs sur le marché, facilitant l'intégration de capteurs de 2 à 5 megapixels sur l'ensemble des marchés mondiaux, la qualité des clichés n'a pas forcément suivi la même progression.

Car, même avec un capteur multimegapixels, si la finition du bloc optique et le processus de traitement du signal ne suivent pas, la qualité globale des clichés restera très moyenne et en tous les cas bien inférieure à celle d' APN classiques dotés d'un capteur aussi puissant.

Certains fabricants l'ont compris et en ont même fait un argument de vente, comme Nokia qui s'est associé avec Carl Zeiss ou LG avec l'allemand Schneider-Kreuznach, et ne manquent pas de les citer dans leurs plaquettes publicitaires.


L'évaluation de la qualité à l'étude
Mais la route est encore longue avant que les APN de mobiles soient capables de rivaliser avec les APN classiques, à capteur égal. C'est pour réduire cette différence qu'un consortium de 22 sociétés, le groupe I3A ( International Imaging Industry Association ), comprenant de grands noms comme Texas Instruments, STMicroelectronics, Philips Lumineds Lighting, Micron mais également AMD, Motorola, Sony Ericsson ou Eastman Kodak, souhaite faire adopter un standard apportant des informations sur la qualité d'image des APN de mobile.

Concrètement, le groupe I3A veut mettre en place une série de tests standardisés permettant d'objectiver la qualité d'image des APN par l'intermédiaire d'un barème qui apportera une information claire aux consommateurs. Plusieurs critères seraient ainsi évalués et donneraient une sorte de diagramme en étoile fournissant une appréciation globale.

L'initiative, baptisée CPIQ ( Camera Phone Image Quality ), veut éradiquer la notion de faible qualité qui colle à la peau des APN de téléphones portables. Une première phase a permis de mettre tout le monde d'accord sur les principaux types de tests à réaliser. La seconde phase, lancée cette semaine, va déterminer les procédés les plus adaptés au monde industriel en vue de leur application.

A terme, le consommateur pourra se faire une idée de la qualité des APN proposés dans les téléphones portables, ce qui va obliger les fabricants à faire des efforts sur ce point et offrir la meilleure expérience possible. Cette qualification des APN aidera également au développement de services annexes, qu'il s'agisse de tirage des clichés ou de partage des photos sur des sites communautaires.