Apple Computer se retrouve au centre d'un début de tourmente financière comme il n'en a jamais connu. On ne parle pas encore de scandale "à la Enron", mais de plus en plus de langues se délient.


Les bons comptes...
Si la rumeur se vérifie, et si la Securities Exchange Commission (l'autorité de régulation boursière américaine) obtient ce qu'elle veut, Apple pourrait être amené à retoucher toutes ses déclarations fiscales depuis 2002 (incluse), et ce en raison d'une pratique fort répandue outre-Atlantique, qui consiste à modifier la date de déblocage des fameuses stock-options dont le système économique américain est si friand. La résultante en est un savant jeu d'écritures comptables plus ou moins arrangées pour à la fois satisfaire le salarié ou le cadre sur le départ (retraite, licenciement ou changement d'employeur) et préserver les finances de la société. Les dates figurant sur les certificats de délivrance de ces stock-options concordent donc rarement avec les véritables sorties d'argent, et doivent être "arrangées" pour qu'aucun trou dans les comptes ne puisse être détecté par les commissairs aux comptes... et les actionnaires. Toute information publiée par la firme de Cupertino depuis le 29 septembre 2002 est donc sujette à caution.


... Ne font pas toujours les bons amis
Selon une expression populaire, Apple semble s'être fait prendre avec la main dans la boîte de gâteaux, et doit donc différer la publication de sa situation financière pour le second trimestre 2006, alors que l'on sait déjà que les chiffres seront excellents. Les analystes financiers et les "traders" des places boursières n'ont pas fait de cadeau en apprenant la nouvelle, puisque des transactions après clôture ont fait chuter le titre Apple au NASDAQ de 6,6%, jeudi soir.