La présence de Eric Schmidt, CEO de Google, et d' Arthur Levinson, ancien patron de Genentech, dans les conseils d'administration de Google et d' Apple pourrait constituer une violation des lois antitrust des Etats-Unis, maintenant que les deux sociétés sont en concurrence directe dans le domaine de la téléphonie mobile.

La Federal Trade Commission vient de lancer une enquête pour déterminer si cette présence croisée est en contradiction avec le Clayton Antitrust Act qui interdit la présence d'une même personne dans les conseils d'administration de deux sociétés si cela peut perturber le jeu de la concurrence.

Le New York Times note que c'est la deuxième enquête relative à la constitution de monopoles qui touche Google à peu d'intervalle. La société, pourtant vue comme proche de l'administration Obama,  n'échappe pas aux enquêtes et aux procédures de vérification.

Eric Schmidt a soutenu Barack Obama durant la campagne présidentielle et joue désormais un rôle de conseiller en technologies. Mais le nouveau gouvernement américain semble être à l'affût des cas de monopoles et de jeu d'influence, peut-être pour faire oublier les scandales de la précédente administration, dans lequel le mélange à peine caché, voire assumé, des activités publiques et privées a permis des enrichissements faciles.


Jusqu'où peuvent aller les participations croisées ?
Logo Pro Apple De telles enquêtes de la FTC mènent rarement à des complications judiciaires, les personnes visées préférant généralement quitter leur poste d'administrateur plutôt que de risquer une longue procédure.

Toute la difficulté est d'identifier les liens répréhensibles entre des sociétés par ailleurs largement partenaires dans certains domaines. Dans le cas présent, Apple et Google sont en concurrence sur le champ des systèmes d'exploitation mobiles, avec l'OS de l' iPhone d'une part et Android de l'autre, même si Google a toujours affirmé que son objectif principal était l'extension de son marché publicitaire.

Mais Google et Apple peuvent aussi être considérés comme en concurrence sur les navigateurs Internet, avec Chrome et Safari, et dans une certaine mesure dans la distribution de contenus avec Youtube et iTunes, ainsi que dans d'autres domaines.

La FTC n'a pas précisé quels secteurs sont susceptibles de dysfonctionnements du fait de la présence croisée des administrateurs dans les deux conseils. Il est vrai que l'arrivée d' Eric Schmidt au conseil d' Apple cinq mois avant l'annonce de l' iPhone et la mise en chantier d' Android un peu plus d'un an après ont déjà fait tiquer les observateurs mais Google souligne que ses membres quittent le conseil d' Apple lorsqu'il est question de stratégie mobile. Cela suffit-il ?

Source : New York Times