Itunes Ces derniers temps, l'industrie du disque n'a eu de cesse de faire pression sur la pomme afin d'en tirer le plus de jus possible, souhaitant que cette dernière révise à la hausse la politique tarifaire de son offre de téléchargement musical légale via sa plate-forme dédiée, iTunes Music Store.

Fort de sa position dominante sur ce marché, c'est Apple qui a fini par dicter sa loi.


Les yeux plus gros que le ventre
Depuis sa création il y a maintenant 3 ans, iTMS vend ses titres au prix unitaire de 0,99 euros et pour Steve Jobs, le PDG de la firme de Cupertino, ces prix compétitifs et leur simplicité ( même prix pour tous les morceaux ) sont gages de réussite ou du moins évitent que les " audionautes " ne s'en retournent vers d'autres offres. Toutefois, avec plus d'un milliard de titres vendus, l'appétit économique des majors voyant la poule aux oeufs d'or prendre de l'ampleur, s'est manifesté le mois dernier pour les conduire dans un bras de fer avec le gourou d' Apple.

Ainsi, alors que leurs contrats arrivent à échéance cette année, Universal, Warner Music, EMI et Sony BMG se sont lancées dans des négociations avec Apple dans le but de lui faire modifier son modèle économique. Les présidents de Warner, EMI et Sony voulaient que les titres vendus sur iTMS soient facturés en fonction de leur ancienneté : plus d'un euro pour les nouveautés et 20 à 40 centimes d'euros de moins pour les titres plus anciens. De son côté, Universal se montrait moins impatient mais n'écartait pas un tel remaniement avant toutefois un développement plus significatif du marché.

Face à l'inflexibilité d' Apple, le club des 4 puissantes majors avait laissé courir la rumeur, d'un éventuel désengagement de leur part, impliquant le refus de la vente de leur catalogue. Campant sur leurs positions respectives, les affaires semblaient bien mal engagées ( surtout pour le consommateur ), Steve Jobs ayant qualifié, par le passé, les majors de sociétés avides.


Tout le monde rempile
Les menaces des majors ont finalement été vaines et Apple vient d'annoncer la signature des nouveaux contrats avec les principales maisons de disque dont les 4 précédemment évoquées. En l'état, rien a changé, les tarifs en vigueur seront les mêmes qu'à l'heure actuelle : 0,99 euro pour un titre et 9,99 euros pour un album.

La défaite est donc plus qu'amère pour l'industrie du disque et iTMS constitue une exception à la règle car la plupart des autres services de téléchargement à l'instar de MSN Music, ont dû se conformer aux souhaits des majors en réajustant à la hausse leurs tarifs. Cela ne fait que confirmer l'hégémonie d' iTMS qui se permet d'imposer ses règles du jeu et l'un des représentants d'une major de préciser qu'alors que la vente de CD décline au profit des titres en ligne : " Les labels ont trop besoin d' Apple en ce moment ".

Attention toutefois au retour de bâton, nul doute que les majors sauront se souvenir le moment venu de cet affront. De son côté, iTunes pourrait générer d'autres revenus avec le recours d'encarts publicitaires.

Source : Financial Times