Après plus d'un an de rumeurs bâtissant une vision fantasmée de la montre connectée iWatch, c'est finalement une montre Apple Watch qui a été dévoilée lors de la keynote du mardi 9 septembre, en parallèle des iPhone 6 et iPhone 6 Plus auxquels elle pourra être reliée.

La montre, d'aspect carré aux angles arrondis et dotée d'une molette latérale (la couronne digitale), mise sur les fonctionnalités de son OS embarqué et sur les possibilités de personnalisation. Mais qu'en pensent les spécialistes suisses de l'horlogerie de précision, dont des propos attribués à Jony Ive indiquaient qu'ils allaient devoir s'inquiéter ?

  Apple Watch couronne digitale  Leur première réaction, rapportée par le Wall Street Journal, est plutôt de l'ordre de la curiosité polie. Manque de personnalité, non pas montre mais iPhone porté au poignet et qui ne remplacera pas la montre telle qu'ils la conçoivent (un objet exprimant style et statut social), les avis exprimés tiennent à distance respectable l'Apple Watch de leurs propres produits et suggèrent que l'industrie de la montre suisse peut dormir sur ses deux oreilles.

Même la perspective d'un volume de plusieurs dizaines de millions d'unités écoulées, anticipée par divers analystes, ne les effraient pas plus que ça, certains estimant même que cela peut être bon pour eux si cela redonne le goût au public de porter un objet au poignet.

Apple pourrait cependant mettre à mal le segment des montres de luxe en entrée de gamme et affaiblir notamment la position sur ce segment de la marque Swatch, avec un effet pouvant aller jusqu'à un déplacement de 10% de ses ventes sous la marque Swatch et de 5% sur la marque Tissot sur la période 2015-2016.

Samsung Gear S 1  C'est peut-être pour contrer ce mauvais coup à venir que la marque a déjà annoncé son intention de proposer sa propre vision de la montre connectée avec une Swatch Touch lancée d'ici l'été 2015, avec ce savoir-faire qui manque encore aux grandes marques d'électronique.

Cependant, d'un point de vue global, les grandes marques suisses de l'horlogerie, qui vendent leurs montres de luxe pour plusieurs dizaines à centaines de milliers d'euros, ne se sentent pas encore menacées par la poussée des montres connectées, qu'elle vienne d'Apple ou des montres sous Android Wear. Pour l'instant.