C'est le nerf de la guerre entre les opérateurs et Free Mobile, sans doute plus encore que les soupçons sur la densité de sa couverture mobile : le prix de la terminaison d'appel voix et SMS. C'est le prix à payer pour faire transiter les communications du réseau de l'appelant vers celui de l'appelé.

Les tarifs sont généralement symétriques entre opérateurs sauf dans le cas particulier d'un opérateur arrivant sur le marché, donc plus petit que les autres et amené à voir les appels de ses abonnés transiter plus souvent vers les réseaux des autres que l'inverse.

Pour ces nouveaux entrants, une terminaison d'appel asymétrique est donc généralement instaurée de façon temporaire pour compenser ce déséquilibre, sans quoi le nouvel entrant serait amené à verser de très lourdes sommes à ses concurrents, freinant son développement et sa capacité à constituer une force de concurrence.

Ces terminaisons d'appel sont négociées sur les services voix et sur les SMS. Et justement, Free avait demandé en décembre 2011 un prix de terminaison d'appel SMS à 2,85 centimes pour les messages acheminés sur son réseau, soit 1,35 centime de plus que ce que paient les autres opérateurs.


L'Arcep devra sans doute trancher
Arcep-logo Ces derniers acceptent l'idée d'une terminaison d'appel asymétrique ( dont le principe pour Free Mobile a été validé par l'Autorité de la concurrence )  mais pas à un niveau qu'il jugent trop élevé. Ils avaient déjà prévenu que les négociations seraient difficiles et visiblement aucun terrain d'entente n'a été trouvé entre Free Mobile et les autres opérateurs.

L'Arcep va donc prendre le relais et sans doute fixer elle-même les prix de terminaison d'appel SMS. L'Autorité vient d'annoncer qu'elle allait lancer une " analyse des marchés de gros de la terminaison d'appel SMS " pour les nouveaux entrants ( Free Mobile, Lycamobile et Omea Telecom ), qui s'accompagnera d'une consultation publique en avril pour recueillir les avis des différents acteurs et en faire une synthèse.

Elle procède déjà à l'examen de la terminaison d'appel voix pour ces nouveaux entrants et devrait bientôt proposer un projet d'encadrement qui sera envoyé à la Commission européenne. Free Mobile va sans doute justifier sa proposition en prenant l'exemple de Bouygues Telecom qui a bénéficié de conditions préférentielles jusqu'en septembre 2010.