Dans la foulée de l'avis de l'Autorité de la Concurrence rendu la semaine dernière concernant la mutualisation des ressources des opérateurs pour réduire leurs coûts et l'itinérance signée entre Free Mobile et Orange, le régulateur des télécoms a présenté à la presse un rapport sur l'état du marché mobile français sur les quinze dernières années.

En filigrane, c'est l'impact de l'arrivée de Free Mobile début 2012 qui est étudiée et le rapport fournit des indications pour déterminer si le quatrième entrant a profondément perturbé le secteur. L'Arcep observe que les revenus des opérateurs se sont accrus de 70% depuis 1997, avec il est vrai un tassement de la progression mais qui est antérieur à l'arrivée de Free Mobile de plusieurs années.

Arcep  C'est à partir de 2008 que les revenus ont oscillé entre 44 et 45 milliards d'euros annuels, avant de redescendre vers 43 milliards d'euros en 2011, puis entre 41 et 42 milliards d'euros en 2012. Si les chiffres d'affaires des opérateurs ont globalement baissé de 5 à 10% tandis que celui du groupe Iliad (Free Mobile) a fortement augmenté, ces baisses sont en ligne avec celles observées chez les autres grands opérateurs mobiles européens.

Le rapport de l'Arcep montre également que les investissements ont été très élevés en 2012 (une partie à servi à obtenir les licences 4G ) et devraient frôler, voire dépasser le record de 2001 de 9,2 milliards d'euros.

Arcep rapport telecom 2012

Sur le sujet sensible de l'emploi, le nombre d'emplois directs semble être stable en 2012 en première estimation, avec un secteur télécom comptabilisant 129 000 salariés, comme en 2011, malgré la situation économique globale difficile.

Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, qui estimait à 10 000 le nombre d'emplois qui disparaîtraient avec le nouvel entrant (mais dont beaucoup seraient en fait des départs en retraite non remplacés), considère que sa prévision était trop pessimiste.

L'effet sur les emplois indirects n'est pas clairement élucidé mais il ne semble pas être aussi terrible qu'annoncé dans les prévisions initiales, et pas dans les fourchettes de dizaines de milliers d'emplois détruits prédites.

Ce rapport est aussi une façon pour l'Autorité de légitimer son action et ses mesures de régulation à l'heure où elle est critiquée sur la façon dont elle a géré le marché télécom français.