Le ministre Arnaud Montebourg s'était fait remarquer par ses petites phrases durant le processus de sélection par Vivendi du candidat pour le rachat de l'opérateur SFR. Il avait clairement affiché sa préférence envers la proposition du groupe Bouygues, malgré les fortes contraintes de régulation qui ont justement fait pencher la balance en faveur d'Altice / Numericable.

Ses différentes interventions ont pu faire jouer les cours en bourse des différents protagonistes, suscitant la critique vis à vis d'une ingérence du gouvernement...que le ministre a déjà revendiquée dans le secteur télécom en début d'année, en même temps que le souhait d'un retour à un marché français à trois opérateurs.

Arnaud Montebourg a donc été entendu par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale où il a redit la nécessité d'un rôle directeur pour l'Etat dans ces grands mouvements industriels. Il a justifié ses différents propos en affirmant qu'ils ont permis de mettre des sujets comme l'emploi ou l'investissement sur la table.

Sur ces points, le ministre estime que les engagements de Bouygues étaient plus convaincants et que le passage direct de quatre à trois opérateurs aurait eu un effet stabilisant sur le marché. Arnaud Montebourg compte d'ailleurs demander des comptes à Patrick Drahi, président du fonds Altice, et encadrer ses garanties par un observatoire de sous-traitants dans les télécoms, tandis qu'il sera demandé une relocalisation des centres d'appel.

Et même s'il poussait l'offre de Bouygues, le ministre a pourtant réfuté l'idée qu'il serait intervenu pour faire entrer la Caisse des Dépôts et Consignations dans le montage financier, alors même qu'il se murmurait que cette présence avait été pilotée en haut lieu.

Le ministre a rappelé qu'il serait vigilant face au maintien des engagements de déploiement fibre de SFR par la nouvelle entité SFR-Numericable et a une nouvelle fois critiqué l'Arcep, appelant à une réforme de son fonctionnement et de ses attributions.

Source : Le Figaro