Roland Bacon, directeur du CNRS et chef du projet Muse ( Multi Unit Spectroscopic Explorer) se réjouit du travail effectué et indique " Le but est d’aller plus loin et de sonder l’univers très profond, à plus de 13 milliards d’années-lumière."

Muse  Il aura fallu 10 ans et la participation de 7 laboratoires impliquant la France, l’Allemagne, Suisse et Pays-Bas pour mettre au point le projet qui se présente comme un "spectrographe intégral de champ", un outil totalement inédit jamais utilisé par aucune agence spatiale à cette échelle.

Muse mesure près de 4 mètres de haut, dispose d’un système de refroidissement à l’azote liquide et attend actuellement son embarquement pour se voir installé dans le désert du Chili, là ou le ciel est réputé le plus pur et les conditions idéales à l’exploration spatiale.

Le module Muse viendra alors se greffer au VLT ( Very Large Telescope) de l’Observatoire européen austral. Le VLT servira d’objectif, et Muse de boitier de capture.

Muse sera utilisé pour décomposer les longueurs d’onde des images concentrées par le télescope. Une dissociation qui permet de repérer les galaxies et d’identifier certains astres invisibles à l’œil nu malgré le grossissement optique impressionnant des télescopes.

Le fonctionnement de Muse est inédit et réside sur un "découpeur de champ", un empilement de lentilles en verre qui découpent l’image pour la renvoyer vers 24 autres systèmes parallèles et similaires, découpant à nouveau la partie reçue en 48 morceaux pour obtenir 1152 spectres lumineux différents d’une même observation.

Le projet nécessitera plusieurs jours d’assemblage en février prochain à 2635 mètres d’altitude. Les 5 tonnes du module devront être parfaitement assemblées pour enfin pouvoir vérifier si les 21 millions d’euros nécessaires à sa réalisation porteront leurs fruits.

Muse sert déjà de modèle de référence pour la nouvelle technologie de découpage d’image qu’il intègre. Une technologie qui devrait être reprise pour l’EELT, l’Extremement grand télescope européen prévu pour 2018, mais également pour les télescopes spatiaux qui pourraient prochainement remplacer Hubble et Kepler.

Source : AFP