Logo Internet Pro L'affaire semble désormais entendue et l'Australie s'apprête à rejoindre des pays comme la Chine, l'Iran, l'Égypte, l'Arabie Saoudite, la Birmanie, la Corée du Nord, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Viêt-Nam ou encore Cuba. Soit douze pays que l'association Reporters Sans Frontières présentent comme les ennemis de l'Internet avec la mise en place d'une pratique de filtrage du Net plus ou moins officialisée selon les cas.

Pour légitimer ce filtrage du Net, l'Australie met en avant l'amélioration de la sécurité en ligne des familles. En consultation publique jusqu'en février 2010, la mesure doit être inscrite dans la législation australienne à l'automne 2010 pour une mise en pratique du filtrage en 2011. Elle prévoit le filtrage par les fournisseurs d'accès à Internet du pays d'un panel de sites référencés dans une liste noire.

Sous le coup de cette liste noire, des sites clairement identifiés et véhiculant du contenu pédoponographique, violence sexuelle dont des viols, brutalité, instructions détaillées de crimes ou de l'utilisation de drogues. Selon un sénateur australien, ce filtrage sur base de liste noire est efficace à 100% et a un impact négligeable sur la vitesse de connexion Internet.

Cette liste officielle sera complétée par un mécanisme de plaintes publiques dont les modalités ne sont pas encore clairement définies, tandis que les FAI pourront effectuer du filtrage optionnel sur la base d'une liste de contenus inappropriés. Un test pilote réalisé avec six FAI a démontré une efficacité entre 78 et 84% pour ce filtrage sur le contenu, à savoir qu'il y a eu du sur-blocage ( des faux positifs ), un risque pointé du doigt par de nombreuses associations.


Bientôt en France
En France, la question du filtrage du Net revient fréquemment et fera l'objet des futures discussions parlementaires en janvier-février 2010 autour de la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure ( Loppsi ). Le ministre de l'Intérieur a récemment précisé qu'il sera question du " blocage des sites proposant des images et des représentations de mineurs à caractère pornographique ".