Ballmer Jeudi dernier, devant un parterre de journalistes qui étaient réunis à l'occasion d'une conférence ou plutôt d'un déjeuner d'affaires organisé conjointement par le Churchill Club et le Commonwealth Club ( influentes associations d'entrepreneurs et investisseurs de la Silicon Valley ) à Santa Clara, le bouillonnant PDG de Microsoft Corp., Steve Ballmer, s'est adonné à un de ses exercices favoris en répondant à quelques questions pour faire part de sa vision sur l'avenir du leader mondial du logiciel pour micro-ordinateurs qui tente de diversifier, au possible, ses activités.

Enfin, bouillonnant, le terme est peut-être, une fois n'est pas coutume, un peu galvaudé et Ballmer jadis si impétueux, s'est finalement montré plutôt timoré dans ses propos.


L' Open Source
Face à l'utilisation désormais prédominante du système d'exploitation Linux dans des secteurs liés à la problématique serveur ( fichiers, sécurité au niveau du courriel, e-science, ... ), Ballmer ne peut rien objecter, étant contraint d'admettre cet état de faits obligeant la firme de Remond à se montrer plus novatrice en la matière : " Nous devons développer des solutions cluster* plus performantes que celles employées par Linux. Nous ne ménageons pas nos efforts pour y parvenir. Si vous vous focalisez sur ce qui se passe dans la sécurité, nous avons besoin d'une meilleure technologie. Il y a donc deux ou trois domaines dans lesquels Linux a réellement pris position ".

Ballmer vs linux Si cette avance technologique est une chose, Ballmer se montre en revanche plus sceptique concernant le modèle économique de l' Open Source et estime que Microsoft peut tirer son épingle du jeu en offrant au final, des prix plus attractifs : " Il est difficile de battre l' Open Source sur les coûts initiaux de fourniture; il n'est pas difficile de battre l' Open Source sur les coûts à plus long terme ".

Les logiciels propriétaires restent donc les fers de lance de Microsoft, Ballmer mettant en avant la valeur ajoutée apportée par la notion de service qui leurs confère cet avantage sur la durée.


Le World Wide Web
Microsoft vs google Sur le volet de l' Internet et plus précisément du très lucratif marché de la publicité sur le Net, Ballmer est bien encore obligé de concéder que la concurrence, principalement Google et Yahoo! ( les leaders de ce marché ), a pris une sérieuse avance qu'il va bien falloir combler même si cela risque de prendre du temps : " Je ne pense pas que de gros changements vont s'opérer du jour au lendemain. Pour rattraper notre retard, parler d'une période de 5 ans me paraît raisonnable ".

Le salut du géant américain qui veut s'octroyer une part plus importante du " cyber-gâteau publicitaire ", passe par l'avènement des services dits " live ", dans lesquels Ballmer fonde beaucoup d'espoirs à l'instar de Windows Live, un ensemble d'offres accessibles en ligne ( courriel, messagerie instantanée, sécurité informatique, blogs, ... ) et regroupées autour d'un portail Web d'où les rentrées financières que cela peut générer.

Toujours dans le registre du Web, Ballmer n'a pas manqué l'occasion qui lui était donnée de répondre à la récente plainte de Google au sujet d' Internet Explorer 7, en lançant une petite pique. La firme de Mountain View estime que IE7 fait ouvertement la promotion de MSN Search en l'incluant par défaut dans sa nouvelle barre de recherche intégrée et exige donc une liste de choix plutôt qu'une option imposée, ce à quoi Ballmer, en plus de reprendre l'argumentation dont nous avions fait part dans une actualité précédente, a rétorqué : " Google voudrait avoir une place privilégiée dans IE7 avec une liste où il figure en bonne place ".


Et Apple dans tout ça '
Interrogé sur son sentiment vis à vis de la firme à la pomme, Ballmer a une fois de plus ( décidément ! ) fait l'éloge de ce qu'il considère comme un véritable concurrent capable de proposer des produits efficaces et surtout très innovateurs.

Logo apple Néanmoins, comme après chacune de ses louanges, il a atténué ses propos en affirmant que la société de Steve Jobs ne jouissait pas d'un aussi grand réseau de partenaires que Microsoft, d'où une popularité moindre qui la pénalise en part de marché.

Profil bas, pessimisme larvé ou tout simplement réalisme ' Si Ballmer n'a eu de cesse de clamer lors de cette réunion que la concurrence dans son ensemble, avait pris de l'avance ( également dans le domaine des jeux vidéos ), ce changement dans son style de communication n'a pas réellement altéré sa confiance en l'avenir et il a toujours mis en exergue de quoi rassurer les fervents supporters des produits estampillés Microsoft.

Allez ! Un petit coup de gigue ballmerienne et ça ira mieux.

Concernant les services live, n'oubliez pas que vous pouvez poser des questions sur ce sujet à Phil Holden, ici.

* : plusieurs serveurs qui travaillent de concert pour former une sorte de super serveur
Source : InformationWeek