ADN_model_benzopyrene Une prouesse a été réalisée il y a peu par des scientifiques japonais : la création d'un ADN artificiel stable. L'ADN tel que nous le connaissons est structuré en hélices, composé de brins où se succèdent des nucléotides. Il existe quatre bases azotées, adénine, guanine, cytosine et thymine, qui assurent la variabilité de la molécule. La création d'un ADN artificiel par l'équipe de Masahiko Inouye, à l'université de Toyama, est un exploit du fait que les nucléotides ne reposent pas sur des bases azotées, contrairement à l'ADN naturel.

Plus concrètement, le fait que cet ADN artificiel soit stable signifie qu'il sera plus aisé de le manipuler et de l'optimiser afin de créer ce que l'on appelle des bio-ordinateurs.

Ces fameux ordinateurs biologiques cristallisent plusieurs espoirs parmi lesquels une puissance de traitement incomparable face à celle de nos ordinateurs actuels mais aussi des capacités de stockage infiniment plus importantes que celles de nos supports physiques. D'autres chercheurs japonais avaient l'année dernière réussi à stocker de l'information dans de l'ADN et ce, pour plusieurs siècles. Quelques prototypes de ces ordinateurs ont d'ailleurs été dévoilés ces dernières années, comme par exemple MAYA-II.

Toutefois, les ordinateurs à ADN ne sont pas destinés à remplacer intégralement les PC que nous utilisons aujourd'hui. En effet, le temps de réponse peut-être très lent, se comptant en  heures, jours voire semaines selon les cas. Mais au-delà de cette longue attente, la capacité de l'ADN à traiter en parallèle une quantité très élevée de tâches pourrait en faire un atout intéressant dans le domaine scientifique. Reste que ce type de machine fonctionne grâce à des manipulations génétiques sur des organismes vivants, ce qui ne sera pas sans poser des problèmes d'éthique à certains.
Source : Futura-Sciences