Après un faux départ en 2007, le deuxième satellite de test du projet Galileo, le futur système de navigation par satellites d'origine européenne, devrait enfin être placé en orbite d'ici la fin du mois d'avril 2008. Giove-B, satellite de 530 Kg utilisant comme carburant la fameuse hydrazine, objet des attentions du Pentagone il y a quelques semaines, constitue une étape importante car il sera à 95% identique aux 30 satellites finaux que doit compter à terme la constellation Galileo.

Il aura fallu des mois d'âpres discussions pour savoir que faire du projet Galileo et donner à l'ensemble un investissement 100% public bien différent de l'idée initiale qui comptait faire participer des entreprises privées. Devant les difficultés de gestion et de partage des responsabilités entre les groupes privés, Galileo est devenu un projet totalement financé par la Communauté européenne sur la base de fonds  inexploités, solution qui n'a pas convaincu tout le monde, Allemagne en tête.

Il a fallu également rassurer les entreprises en découpant le projet en différents lots afin que chacun puisse participer à son élaboration. Les bénéficiaires de ce partage doivent encore être choisis dans les semaines à venir.


Giove-B, la concrétisation des espoirs portés sur Galileo
Giove-B doit permettre de compléter les tests techniques et valider certains équipements, comme son horloge atomique, l'une des plus précises au monde, avec une dérive inférieure à une nanoseconde par 24h. Cette avancée doit permettre à Galileo de prendre l'ascendant sur le système GPS américain en offrant une précision et une robustesse supérieures qui pourraient rapporter plusieurs milliards d'euros en contrats d'équipement sur de nombreux marchés, du téléphone portable aux applications de sûreté publique.

Giove-B permettra également de tester la diffusion du signal sur l'ensemble des canaux que le système de positionnement doit couvrir. Il rejoindra Giove-A, qui a fêté ses deux ans de mise en orbite il y a peu et reste actuellement l'unique satellite de test émettant des signaux Galileo. Un troisième satellite de test, Giove-A2, pourrait être lancé pour servir de système de secours en cas de panne de Giove-A.

Le projet semble donc être bien parti, malgré les tentatives de déstabilisation, pour aller jusqu'au bout de la construction des 30 satellites et des trois stations au sol d'ici 2013 mais il accuse désormais cinq années de retard, un délai mis à profit par la concurrence comme la constellation russe Glonass, dont la mise en service globale est prévue pour 2009 avec quelques ratés au démarrage qui pourraient décaler son lancement commercial.

Il faudra compter aussi sur le système chinois Beidou / Compass qui représentera une vraie concurrence pour les débouchés commerciaux en Asie. En attendant, les fabricants de puces de navigation par satellite commencent à annoncer des chipsets compatibles à la fois avec les signaux GPS et ceux de Galileo.
Source : EE Times