France 4 recevait le 20 janvier dernier, dans son émission "Questions de génération", le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Celui ci s'est alors exprimé sur le "danger" des blogs :

 

 

il y a un vrai danger, c'est les blogs avec les informations que les gens diffusent, dans un relatif, voir complet anonymat. On peut dire n'importe quoi, n'importe quoi avec un air de vérité. On signe Zorro, on signe n'importe quoi, on n'arrive pas vraiment à vous retrouver. Et ça devient, quand c'est repris, repris, repris, ça devient une information. C'est à dire que ça passe de l'intox à l'information. Il n'y a pas vraiment de moyen de savoir ce qui est vrai de ce qui n'est pas vrai.

 

Regardez par exemple, Tiger Woods, le golfeur, un type tout à fait extraordinaire, il a été démoli mais démoli par une vague de blogs gigantesque. On a dit des tas de choses sur lui, qui évidemment étaient fausses. Bon il y avait des choses vraies, mais après on a fait l’amalgame, on a rajouté, rajouté, et finalement on l’a démoli comme ça, alors c’est quelque chose qui ressemble un peu à ce qu’étaient les lettres anonymes autrefois, hein, il y a une impunité. Je suis pour réguler le marché mais sans contraintes, sans trop de loi, mais je voudrais simplement qu’on développe peut-être une éducation sur internet, qu'on soit méfiant avec toutes les informations qu'on peut avoir.

 

On appréciera, au passage, le sous-titre employé par l'émission en incrustation pour ce qui se voulait un débat sérieux : "Internet rend-il con ?" ... Tout un programme donc...

Peut-être le ministre de la culture n'a t il pas "apprécié" le buzz dont il a fait l'objet récemment à propos de son livre polémique.

Rappelons également que la notion d'anonymat n'existe pas vraiment sur Internet. Toute personne écrivant dans un blog, ou ailleurs d'ailleurs, peut être facilement identifiée après une demande à un juge qui forcera l'hébergeur à lui fournir la véritable identité de l'individu.

Dernier point, les bloggeurs ne sont pas des journalistes, mais de simples citoyens qui expriment un avis. S'il fallait les museler pour les empêcher de parler, nous basculerions alors d'une démocratie à un régime totalitaire. La liberté d'expréssion est la, et tout le monde peut en user, voir en abuser, tant que cette dernière ne rencontre pas des limites légales (diffamation, appel à la haine, racisme, insultes,...).
C'est bien la d'ailleurs la grande différence avec des journalistes qui ont eux une obligation professionnelle de vérifier leurs sources avant de publier un article.