Malgré les promesses des analystes sur le succès du paiement mobile, il reste des freins à son adoption parmi lesquels la notion de sécurité n'est pas la moindre. La notion de confiance, sans laquelle les services bancaires n'existeraient pas, n'est pas moins indispensable aux yeux des consommateurs qui ne ne seront prêts à jouer le jeu que si les émetteurs de services présentent des arguments forts en matière de sécurisation.

D'où les lancements réguliers de services de paiement mobile par les institutions bancaires, mais dont les initiatives en solo ont généralement de bonnes chances de ne pas aboutir, faute de soutien massif et d'une masse critique d'utilisateurs suffisante.


Nouvelle initiative
En attendant que des solutions techniques, comme le NFC ( Near Field Communication ), se déploient à l'échelle nationale, de nouvelles offres de paiement mobile sont annoncées et doivent rivaliser d'imagination pour convaincre qu'elles apportent qu'elque chose de plus par rapport aux précédentes.

C'est dans ce contexte un peu particulier fait d'attentisme et de recherche de prise de part de marché qu'est annoncé S-Money, nouveau service de paiement mobile initié par la Caisse d'Epargne et Banque Populaire.

Les deux acteurs sont solides et promettent un service de porte-monnaie électronique relié à un compte bancaire, permettant de réaliser des transactions entre deux comptes S-Money via son smartphone et une application dédiée.

S'il n'est pas nécessaire que le compte bancaire associé soit détenu chez l'une des deux banques, le système ne fonctionne que si le destinataire possède lui-même un compte S-Money. Le traditionnel problème d'amorçage du service, qui a enterré d'autres initiatives, reste entier.


Opération séduction chez les commerçants
S-Money permettra également de régler des achats chez les commerçants pour peu qu'ils adhèrent au système. De ce côté, la Caisse d'Epargne et Banque Populaire misent sur leurs relations existantes pour créer un effet d'entraînement.

L'AFP suggère que les deux banques espèrent toucher environ un tiers de leurs clients commerçants et particuliers, pour un service payant pour les premiers mais gratuit pour les seconds. Il est mis en avant le fait que la transaction est immédiate, contrairement à d'autres systèmes de paiement à débit différé, souvent de quelques jours.

Par ailleurs, le système fonctionnera selon un mode de prélèvement par rapport à un montant sur quinze jours ou un mois, et non à la transaction. Enfin, les commerçants auront la possibilité de constituer des fichiers clients si ces derniers l'autorisent.

S-Money cherche donc à séduire aussi les commerçants pour tenter de réussir à doper son adoption auprès des particuliers. Le modèle économique doit être testé durant l'été avec un panel de clients puis sur des villes pilotes ( Nantes, Rennes, Toulouse, Bordeaux ) à la rentrée, le lancement commercial du service étant prévu pour début 2013.

Source : AFP