Un tribunal turc a décidé d'interdire les pages Web qui reprennent la couverture du numéro 1178 de Charlie Hebdo publié une semaine après l'attentat meurtrier au sein de la rédaction. Et comme souvent en Turquie, cela doit se traduire par un blocage des sites Web concernés via l'autorité des télécommunications.

charlie-hebdo-une-mahomet Cette décision de justice est venue à la suite d'une pétition d'un avocat déclarant que lesdits sites Web mettaient en danger l'ordre public. Reste qu'un vice-Premier ministre du gouvernement avait déjà réagi sur Twitter. " Ceux qui méprisent les valeurs sacrées des musulmans en publiant des dessins représentant soit-disant notre prophète sont clairement coupables de provocation. "

À moins d'un retrait de la Une de Charlie Hebdo, les sites visés sont donc susceptibles d'être bloqués avec la possibilité de dommages collatéraux sachant que ce genre d'action provoque généralement du surblocage.

En Turquie, et plus largement dans le monde musulman, seul le journal Cumhuriyet s'est risqué à reprendre la Une du numéro 1178 de Charlie Hebdo ainsi qu'une partie de son contenu. Pour Cumhuriyet, c'est un " acte de solidarité avec Charlie " et pour " défendre la liberté d'expression ", et pour autant le sentiment d'avoir " respecté la sensibilité religieuse de la société turque. "

En France, l'édition de ce numéro de Charlie Hebdo a rapidement été épuisée dans les kiosques et se retrouve en attente d'un nouveau ravitaillement. Entre-temps, des exemplaires papier ou des copies numériques pirates circulent.

" Le Bon Coin et Price Minister ont décidé d'interdire ces pratiques. Ebay les tolère ", réagit Christophe Deloire. Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières dénonce " l'organisation d'un commerce parallèle lamentable. "

Source : AP - AFP