Si une équipe de chercheurs japonais parvient à imposer sa trouvaille, il faudra bientôt aux hackers des talents divinatoires pour craquer les codes de chiffrement...

L'avenir est dans les étoiles, estiment les chercheurs nippons du National Institute of Information and Communications Technology de Tokyo, qui présentent une nouvelle méthode pour chiffrer les données dont la protection est souhaitable. L'équipe du Professeur Ken Umeno a en effet élaboré une technique de chiffrement qui s'appuie sur le rayonnement électro-magnétique... des quasars !

Ces derniers sont des objets stellaires très brillants, qui cachent peut-être un trou noir, et dont certains émettent, à luminosité égale, un rayonnement plusieurs milliards de fois supérieur à celui de notre Soleil, sur des longueurs d'ondes imperceptibles pour l'oeil humain. L'équipe du Pr Umeno a décidé d'employer ce "bruit de fond" comme clé d'un algorithme de chiffrement, en se basant sur l'hypothèse qu'il existe dans l'univers un nombre indéterminé de quasars, émettant sur plages de longueurs d'ondes spécifiques. Une idée lumineuse, serait-on tenté de dire...

Dans les faits, ces clés, surnommées "one-time pad" en anglais, sont destinées, comme leur nom l'indique, à un usage unique, autrement dit à une seule opération de chiffrement/déchiffrement, laquelle ne peut s'effectuer que si l'on dispose des coordonnées spatiales exactes du quasars dont le rayonnement a servi référence. Par comparaison, les clés à usage unique les plus perfectionnées à ce jour s'appuient sur le bruit de fond de l'onde porteuse par laquelle transitera le signal : sa fréquence varie constamment, mais offre moins de possibilités de permutations que les milliards de milliards d'étoiles en fin de vie qui peuplent notre galaxie. Les méthodes de chiffrement dites "aléatoires" ne méritent pas vraiment cette appellation, car elles sont pratiquement impossibles à mettre en place.

L'équipe du Pr Umeno estime qu'une fois finalisée, sa méthode de chiffrement apportera aux transmissions protégées un niveau de sécurité jamais atteint, que seule une indiscrétion pourrait briser. Les hackers vont devoir se mettre à l'astronomie.

Ou à l'astrologie, s'ils veulent deviner vers quel point du ciel nocturne se tourner...


Source : Slashdot