La Chine veut affirmer sa puissance en envoyant des rovers sur la Lune et en imaginant des expéditions sur notre satellite à moyen terme mais elle s'intéresse également au jeune domaine du tourisme spatial qui devrait prendre forme d'ici quelques années.

Et comme souvent, l'Empire du Milieu voit les choses en grand en anticipant la conception d'une navette destinée au tourisme spatial qui sera capable d'embarquer jusqu'à 20 passagers, soit la plus grande capacité de tous les projets existants, qui portent plutôt sur 1 à 6 passagers par vol, comme dans le cas de la navette New Shepard de Blue Origin, la société de Jeff Bezos, patron d'Amazon, ou de SpaceShipTwo / VSS Unity, la navette de Virgin Galactic.

Le véhicule de tourisme spatial chinois pourrait décoller verticalement directement du sol, contrairement à VSS Unity qui nécessite un avion transporteur, évoluer aux limites de l'atmosphère puis revenir se poser sur Terre par ses propres moyens, à l'aide de moteurs alimentés au méhane et à l'oxygène liquides.

Chine navette touristique
Credit image : Pengxin Han et al. / CALT

Deux versions de la navette sont prévues, l'une de 10 tonnes et d'une envergure de 6 mètres pour emmener cinq personnes jusqu'à 100 000 mètres d'altitude, et l'autre de 100 tonnes avec 12 mètres d'envergure.

Ce second modèle serait capable d'emmener 20 personnes jusqu'à 130 000 mètres d'altitudes à Mach 8, pour 4 bonnes minutes de sensation d'apesanteur. Il serait aussi capable d'envoyer en orbite à l'occasion de petits satellites, cette capacité devant permettre de réduire le coût du billet pour les touristes de l'espace entre 200 000 et 250 000 dollars), d'autant plus que ces navettes doivent pouvoir supporter jusqu'à 50 vols.

Les deux navettes seraient déjà à l'étude avec des essais en vol réalisés dans les deux prochaines années, les installations terrestres étant déjà prêtes et les premiers essais des prototypes ayant été concluants.

Dans le document publié par l'Académie chinoise de Beijing, on trouve toutefois très peu de données techniques, ce qui amène certains observateurs à douter de la viabilité d'un tel projet et des affirmations qui y sont données.

Source : New Scientist