Comme une frange importante de cybermilitants, Anonymous manifeste contre l'accord commercial anti-contrefaçon. Négocié entre de nombreux pays, l'ACTA doit prochainement passer devant le Parlement européen. Les défenseurs des libertés numériques appellent à son boycott.

D'abord voulu pour lutter contre la contrefaçon commerciale et harmoniser des mesures à l'échelle mondiale, le texte fait craindre une atteinte à la liberté d'expression sur Internet, voire à la neutralité du Net. En particulier, dans la lutte contre le téléchargement illégal, il donne plus de pouvoir aux ayants droit afin d'obtenir le concours et des informations de la part des fournisseurs d'accès à Internet sur des utilisateurs.

Anonymous est solidaire des manifestations anti-ACTA et continue dans le même temps ses autres actions. Elles sont de plus en plus nombreuses. Des centaines d'emails d'un serveur utilisé par le bureau du président syrien Bashar el-Assad ont par exemple été dérobés. Des comptes parfois protégés avec un mot de passe aussi anecdotique que... 12345. Certains documents révèlent une aide de plus d'un milliard de dollars que l'Iran aurait récemment accordé à la Syrie qui subit des sanctions internationales pesant sur son économie.

Une autre action retentissante attribuée au collectif d'hacktivistes reprend un schéma plus connu d'attaque par déni de service menée à l'encontre de la CIA. Pendant plusieurs heures, de vendredi à samedi, le site Web de l'agence américaine de renseignement a répondu aux abonnés absents. Via Twitter, un " CIA Tango Down " a été proclamé par un compte affilié à Anonymous.


Anonymous semble être partout
Néanmoins, il devient de plus en plus difficile de savoir si c'est bien Anonymous qui se cache derrière de telles actions, d'autant que le groupe qui n'a pas de structure hiérarchique. Un flou entretenu par un tweet : " nous rappelons aux médias que si nous rapportons un hack ou une attaque DDoS, cela ne signifie pas nécessairement que nous l'avons fait ".

Interpol, l'organisation internationale de police, a ainsi également connu une attaque DDoS d'abord attribuée à Anonymous mais en réalité revendiquée par blackTuesdayHG qui affiche son soutien aux idées d'Anonymous.

Avec la signature Anonymous ( " Nous sommes Anonymous, nous sommes légion, nous ne pardonnons pas, nous n'oublions pas, comptez sur nous " ), les " hackers " ItsKahuna, CabinCr3w et AnonW0rmer du groupe The Cabin ont indiqué avoir eu en leur possession les données personnelles de 46 000 habitants de l'État de l'Alabama à la suite du piratage de serveurs.

Parmi ces données : noms, numéros de sécurité sociale, plaques d'immatriculation de véhicules, dates de naissance, numéros de téléphone, adresses et extraits de casiers judiciaires. Près de 500 enregistrements ont été publiés sous un format inutilisable ( les autres données ont été supprimées ), juste en guise de preuve du piratage dont le but était de protester contre des lois sur l'immigration.