C'était en 2011 : le CEO de l'équipementier réseau Cisco, John Chambers, annonçait un grand plan de réorganisation du groupe avec une refonte de son activité vers les services aux entreprises, la fermeture des branches grand public et la suppression de quelque 6500 postes.

La restructuration était présentée comme nécessaire pour faire face à l'évolution du secteur et à l'émergence de nouveaux concurrents. Trois ans plus tard, le groupe annonce de nouveau une profonde réorganisation qui doit réduire son effectif d'environ 8%, soit encore 6000 emplois détruits.

Le groupe Cisco continue de souffrir d'une faible croissance, aggravée par les pertes de parts de marché dans certains pays après les révélations sur les écoutes de la NSA et la possibilité que les services de renseignement américains passent par des failles dans les équipements vendus par l'entreprise.

Cisco s'est déjà défendu à plusieurs reprises de toute volonté de laisser des backdoors dans ses produits mais le mal est fait et fournit un prétexte tout trouvé à des pays comme la Chine pour lui préférer des entreprises locales.

Cette fois-ci, le CEO présente les suppressions d'emplois comme un turn over pour accueillir de nouveaux talents et créer des postes dans de nouvelles branches. Il s'agirait donc ici moins de réaliser des économies (et le coût des suppressions d'emplois sera d'environ 700 millions de dollars) que d'adapter l'entreprise au nouveau contexte, avec des recrutements dans les activités de datacenters ou de cloud qui feront au final peu varier l'effectif total.